AUDIO-ÉTHIQUE, OÙ LE SEUL PAYSAGE S’INSTALLE EN ÉCOUTE
Dilemmne,
Comment installer du son dans l’espace public sans en rajouter !
Fidèle à mes convictions faisant de l’écologie sonore un pivot de mes interventions in situ, je me demande souvent comment valoriser l’écoute environnementale, paysagère, son esthétique, tout en restant dans une éthique de diffusion non invasive. Pourfendre la muzac installée à outrance dans nombre d’espaces publics, églises comprises, est une chose, mettre en valeur de belles scènes acoustiques sans en « rajouter une couche » en est une autre. C’est donc une forme de défi à relever, ce qui n’est pas personnellement pour me déplaire. Il s’agit de concilier le geste d’embellissement sonore, via différents processus de création, d’installation, de médiation, et le parti pris visant à défendre une véritable éthique dans l’esthétique de l’écoute.
Si le parcours d’écoute, la promenade ou balade sonore selon les vocables est une approche des plus intéressantes à différents titres, pour rester dans cette posture sensible et respectueuse, d’autres médias ou dispositifs me semblent trouver des échos favorables dans mes recherches.
L’écrit en et assurément un. L’écriture d’une balade écoute consignée sur papier, fut-il numérique, non pas comme une trace d’une fidélité absolue, mais plutôt comme l’envie de partager après coup des émotions, des sensations, des temps forts, comme une invitation à réécrire de nouveaux parcours, à initier et partager de nouvelles balades.
Carnet de notes en marches sonores
La mise en scène de ponts d’ouïe est une autre façon de jalonner un parcours d’écoute en cadran une scène acoustique, en lui donnant suffisamment de visibilité, d’audibilité, pour en faire apprécier ses richesses intrinsèques. Une chaise, un banc, judicieusement positionnés ou choisis, positionneront l’auditeur potentiel dans une posture d’écoute induite dans l’audio-scénification d’un lieu.
Un objet de cadrage, de visée, d’amplification, s’auscultation seront autant d’extensions d’écoutes invitant à rechercher le micro comme le macro son, dont l’aspect ludique de l’approche renforcera l’intérêt à tendre l’oreille vers une multitude de paysages sonores en devenir.
Un texte, un écrit, une vraie/fausse consigne, une affichage insolite, une pensée décalée, poétique, militante, ironique, ponctuant des espaces urbains, ou naturels, seront installés comme des révélateurs de scènes auriculaires ambiantes, à portée d’oreilles.
Et bien d’autres dispositifs muets et pourtant très parlants, donnant à l’espace public la possibilité de moultes lectures sonores en partant de l’existant, du quotidien, qui ne rajoutent aucune sonorités exogènes, se contentant de valoriser, de musicaliser les espaces de vies.
Vers une audio-éthique qui prônerait un geste artistique teinté d’écologie sonore.
absolument !
et que chacun fasse son sound dairy !
Allons y de concert !