J’ai découvert cette très belle et très touchante pièce radiophonique hier, au GMVL à Lyon.
Coup de cœur que j’ai voulu partagé à chaud.
Une histoire sensible, très sensible, catastrophe intime, personnelle, selon les mots des deux co-réalistrices, Ecaterina Vidick et Aurélie Boudet de celles qui ne laissent pas indifférent.
Une histoire de vie, qui résiste à la mort. Une question de résilience.
Apprendre que l’on est gravement malade à 34 ans, que l’on doute, s’accroche, se questionne, utilise les sons et le micro comme une bouée, un récit cathartique, une volonté de rester vivant.
Questionner l’intégrité de son propre corps remise en question.
Écrire les éléments, l’entourage, entre détresse et humour, symboles, métaphores et cruelle trivialité au jour le jour.
Laisser de grandes respirations, des presque silences aussi puissants que des vagues déferlantes, l’énergie d’un arbre séculaire du bois de la Cambre à Bruxelles, la solidité du compagnon, de la mère, de l’amie…
Et tout cela tout en retenue, en finesse, sans pathos, encore un mot des deux protagonistes.
Le texte et la voix, je raconte je sans dire je, sont intimes, fragiles et assumés, ils tissent un récit, entre rires et soupirs, doutes et énergie.
Le son est magnifique. Les voix vraies. Les vagues déferlantes puissantes, sans noyer l’histoire; juste ce qu’il faut, quand il faut, là où il faut. La métaphore des marées qui couvrent et découvrent, d’une souris objet de transfert brisée, puis réparée, la volonté d’être avec et pour l’autre, dans des vagues d’événements où il faut garder la tête hors de l’eau. Et l’eau qui, à la fois nourrit le récit et remet l’être face à sa propre fragilité. Celle-là-même qui nous donne le goût d’être encore, modestement, au-delà des tempêtes.
sans compter le sourire complice des deux réalisatrices venues parler, en toute simplicité, de leur projet.
En écoute ici : http://www.acsr.be/production/quand-la-mer-se-retire/
https://www.babelfishasbl.com/auteurs/