Des sons délyrants


Au delà de sa fonction première d’être un fantastique outil de création, l’Acousmonef peut accueillir librement pendant la saison chaude des visiteurs/auditeurs et leur permettre de découvrir et d’expérimenter une manière encore originale de faire, de penser et d’écouter des compositions de sons.
Une première édition a eu lieu en novembre 2018 en lien avec le festival Clermontois Musiques Démesurées, et un essai de formule différente, en période estivale cette fois, a été tenté en 2022, remplacé en 2023 par les rendez-vous de l’acousmathèque des sons dans l’air. Cette année je tente à nouveau l’aventure avec deux rendez-vous fixes, délimités par l’ouverture et la fermeture saisonnière de la salle.
Le premier aura lieu les 4 et 5 mai, le second est prévu pour les 26 et 27 octobre. Pendant tout ce temps, l’acousmathèque sera ouverte aux visites sur rendez-vous. Découverte d’œuvres et de modes de création originaux, plaisir d’écouter et de sentir les sons vivre auprès de soi, sensibilisation aux questions de l’audition et de l’environnement sonore avec aussi,pourquoi pas, un peu d’expérimentation personnelle, tout cela dans un lieu aux possibilités sonores uniques portées par son dispositif haut-parlant plus qu’immersif en « 80.4 »…
Et c’est bien-sûr toujours en accès libre.
Délyre de printemps samedi 4 mai, quatre rendez-vous d’écoute, avec à chaque fois un programme de trente à quarante minutes : 15h : l’intégralité des Mixages Fous multicanaux 2023
  vingt-deux créations de 80 secondes de : Jane Addison, Roman Bestion, Annabel Brooks, Florian Carro, Eric Chevallier, Marthe Cunny, Philippe Donnefort, Ludovic Finck, Nicolas Germain, Ozdemir Gorkem, Kai Yves Linden, Vincent Piponnier,  Charles Edouard Platel, Damien Plessis, Jean-François Sauve, Jasmine Scheuermann, Valentin Sismann (formats ouverts, encodages ambisonique et Dolby Atmos) 16h : quatre œuvres primées au concours international ISAC 2023   Jakob Gille “La porta nel dado”, Otto Iivari “Weightless”, Nikos Stravropoulos “Khemenu”, Wei Yang “ní nán” (toutes en espace sphérique) 17h : deux œuvres de compositeurs du réseau In Dream   Marc Favre « Mercure phylosophique » (acousmonium 3D 19 canaux), Jean Voguet « Gê » (écran panoramique 16 canaux) 18h : immersion dans un grand Voyage en Acousmonef… (espace volumétrique 80 canaux)

Les œuvres encodées en ambisonique sont (si nécessaire) upscalées en ordre 7 et décodées en pseudo-sphère sur 56 canaux.
Les œuvres au format Dolby Atmos sont rendues en 16.3.10.
Les œuvres en formats ouverts sont diffusées selon leur configuration originale.
WYLIWIC (What You Listen Is What Is Created) : aucune spatialisation ou interprétation n’est appliquée sur les œuvres durant leur diffusion.

dimanche 5 mai, porte ouverte à partir de 15h :
– temps libre pour des rencontres informelles
– atelier du faire pour les curieux-ses : découverte d’outils et de méthodes utilisés pour la création sono-spatiale
– écoute ou ré-écoute d’œuvres…   L’adresse : 5 rue du Chambon – 63650 La Monnerie-le-Montel (Puy-de-dôme)
contact : sonsdanslair@free.fr

Pourquoi Des sons délyrants ?
La lyre est toujours présente au sommet du bâtiment de l’ancienne salle de La Lyre Amicale, mais à l’intérieur, c’est du délyre…
Car si travailler directement les sons, que l’on agence dans le temps et dans l’espace à la manière d’un sculpteur ou d’un cinéaste-architecte, ne signifie pas pour autant en finir avec une certaine recherche d’harmonie et de séduction dont la lyre est le symbole, « délyrer » c’est aussi accepter d’abandonner pour un moment nos attentes musicales premières et se rendre disponible pour écouter ce que les sons peuvent nous dire, pour entendre, sentir, imaginer et même un peu, pourquoi pas, penser autrement.
Quant aux technologies plus ou moins avancées sur lesquelles s’appuie ce travail, on peut aussi en faire les instruments délyrants de l’imaginaire autant que les outils d’une recherche sophistiquée.

Site des Sonsdanslair

Transcultures, sonore et numérique au couvent d’Hautrage


Pour célébrer sa nouvelle implantation au couvent d’Hautrage,
Transcultures, Centre interdisciplinaire des cultures numériques et
sonores vous invite à découvrir, dans différents espaces de ce lieu
historique, la richesse et singularité des propositions sonores, visuelles
et multimédiatiques d’artistes belges et internationaux qui ont été
préalablement accueillis en résidence par Transcultures.
03 > 05.05.2024 | Transcultures opening event

  • Vendredi 03.05
    18.00 vernissage des expositions numérique/son/photo/vidéo Ce que j’ai
    exhumé (Fred Chemama) et Phonons & Photons (Alain Wergifosse)
  • apéro offert
    20.00 performance Fred Chemama (vidéo, lumière) & Alain Wergifosse
    (live soundtrack) Présence et fantasmagorie
  • Samedi 04.05
    12.00 > 17.00 expositions + vidéos
    14.00 > 17.00 atelier Isa*Belle Corps & Son + Open Transonic studio + DJ
    & apéro offert
  • Dimanche 05.05
    14.00 > 17.00 expositions + Open Transonic studio
    16.00 performances sonopoétiques Eric Therer/Quelques piétons
    Fragments d’un carnet conventuel, Christian Leroy (piano, synthé)
  • Paradise Now (voix, électronique, guitare) + guests Isa*Belle (bols
    chantants), Mira (lumière) Dada Sonopoetics + DJ mix Quelques piétons
  • Samedi 11.05
    12.00 > 19.00 expositions + vidéos + Transonic open studio
    19.00 rencontre avec les artistes Fred Chemama & Alain Wergifosse
    (modérateur : Philippe Franck) + apéro offert
    20.00 concert Alain Wergifosse Organa Mantra (orgue, électronique) +
    performance Fred Chemama avec Alain Wergifosse Foz Machine
    03 > 18.05.2024 | 12 > 17:00 expositions + vidéos (Natan Kaczmar
    présente Vidéocollectifs, Rafael A propos de Marie G)
    Entrée Libre, visite guidée sur demande production.transcultures@g

Book – Salomé Voegelin – Uncurating Sound, Knowledge with Voice and HandsBook –


The COVID isolation experience was a fairly universal condition for a while, brutally interrupting our mostly programmed and regular way of living, along with the perception of both ourselves and the world around us. This new condition (‘post-normality’) has exposed numerous values such as our obvious co-dependency, which in turn implies the sharing of responsibility. Voegelin (author of Listening to Noise and Silence (2010), Sonic Possible Worlds (2014), and The Political Possibility of Sound (2018) proposes to ‘uncurate’ as a radically different curatorial practice, one that is intended to oppose the predominant ideology of exclusion within the curation of sound art, and its definition of a ‘canon’. It does so through different values including inclusion, an evident political dimension, the perception of the material and the manifestation of care. The book is organised as a series of ‘breaths’ (chapters), addressing the values within the gallery space and curatorial practice, which she fosters as a performative one. These ‘breaths’ are alternated with scores, including a couple of exquisite short sets of conceptual art instructions. She politically situates the intrinsic relational quality of sound into the sharing of knowledge in the presence of bodies, delineating a further strategical trajectory in sound studies.  

Bloomsbury Academic, ISBN 978-1501345418, English, 136 pages, 2023, UK

Site Neural

Publication – Musique acousmatique – Revue TK-21


Bonne nouvelle ! L’excellente revue en ligne TK-21 consacre son n° 151 à la musique acousmatique (ou électroacoustique, voire concrète).

Des témoignages d’artistes contemporains, pratiques, esthétiques, chemins de traverses, la publication donne la paroles à des faiseurs d’histoires sonores en tout genre. On y trouve là un dossier fourni, des articles qui éclairent ces pratiques artistiques finalement assez jeunes, moins d’un siècle, où les sons et l’écoute, les façons de les installer, spatialiser, faire bouger dans des espaces immersifs tissent des univers auditifs souvent inouïs.

Desartsonnants, pour qui la notion de paysages sonores se transcrit souvent en écoute via des écritures sonores, puise largement dans les univers acousmatiques, souvent installés. Ce qui lui fait réfléchir à des possibilités se donner à entendre des espaces (re)composés, des territoires d’expériences ec(h)ologiques, via notamment le feu GMVL, CRANE Lab., des espaces radiophoniques, numériques… Il ne pouvait donc pas manquer l’occasion de vous informer ici de cette très intéressante publication.

https://www.tk-21.com/TK-21-LaRevue-no152#edito

FESTIVAL Lips #1 – Deep Speech


12-14 avril 2024

Chapelle Venel et Parc du Val de l’Arc, Aix-en-Provence

Lips est un nouveau rendez-vous annuel présenté par LABgamerz à Aix-en-Provence : un festival dédié aux pratiques artistiques émergentes, interdisciplinaires, hybrides et multimédia. Lips porte le nom d’un vent venant du Sud-Ouest pour insuffler des courants, générer des vibrations, ouvrir des porosités, agiter pensée et action. Lips renvoie également à l’organe de phonation, la bouche, point de contact entre soi, les autres et le monde. Lips est une densité de rencontres, un changement de température, un moment de partage de savoirs et de pratiques, un croisement de postures et de positionnements. Chaque année, Lips investit un champ de réflexion via une pluralité d’approches et de démarches artistiques ainsi que de formes, dispositifs et manières de rencontrer le public : performances, installations, conférences, projections, débats, concerts, séances d’écoute, promenades et ateliers. Lips génère un réseau de relations, d’alliances, de complicités avec des artistes, des associations, des chercheur·es, des citoyen·nes, des institutions du territoire et d’ailleurs ; un réseau en expansion.

La première édition de Lips résonne avec les territoires arpentés par les artistes invité·es à l’exposition Deep Speech. Dialogues inter-espèces à la Chapelle Venel, à Aix-en-Provence, du 6 avril au 5 mai 2024. Lips vous convie à trois jours d’échanges et de discussions pour explorer les relations entre les êtres humains et le vivant à travers le prisme de l’écoute, du son et des pratiques vocales. Les propositions du programme révèlent des façons différentes d’imaginer des dialogues, improvisations et collaborations inter-espèces. Elles nous invitent à vivre dans le « phonocène »1 ou abordent les liens entre « domestication » de la nature, colonialisme et processus migratoires, ou encore construisent des dispositifs d’attention capables d’élargir la communauté politique au vivant en lui reconnaissant une voix et la capacité de prendre la parole. 

Dans leur livre Qui parle ?, Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós élargissent la politique de l’énonciation au non-humain. En reprenant leurs mots, la réponse à la question  « qui parle ? » « pendant longtemps se jouait à l’intérieur d’un seul théâtre, celui des corps humains mis en relation — alors que c’est aujourd’hui une infinité d’êtres qui rejoindraient la scène énonciative — animaux, plantes, minéraux, objets, poussières, gaz, atomes ».2 C’est justement à partir d’une conférence de Imhoff et Quirós, en guise de cartographie que le programme de Lips #1 traverse différents milieux, êtres et façons d’être. Les enjeux politiques, environnementaux et esthétiques de l’eau dans ses différents états (Julie Rousse, Pali Meursault & Thomas Tilly, Petra Kapš, David Rothenberg), de la vie végétale (Pauline Mikó) et de l’animalité — des papillons aux oiseaux jusqu’aux espèces aquatiques (Kaoutar Harchi, Petra Kapš, David Rothenberg, Marie Lechner, Choeur tac-til, Lucille Calmel, Nour Sokhon) sont ainsi abordés d’une pluralité de manières. Lips #1 ouvre un espace aux coordonnées variables pour recentrer nos pratiques de l’attention, entre écoute profonde et écologie des médias, sociologie et performance, naturalisme et improvisation, live audio-visuels et humanités environnementales, technologies et actes de présence.

Du 12 au 14 avril 2024, Lips #1 — Deep Speech nous invite à plonger dans une prolifération de vibrations, de manières d’articuler, de silences, de langages, de connexions, de grammaires, de polyphonies et de prises de paroles pour partager et re-distribuer ensemble le sensible et l’audible.

Elena Biserna


Artistes et chercheur·es invité·es : Lucille Calmel, Chœur tac-til, Kaoutar Harchi, Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós, Petra Kapš (alias OR poiesis), Marie Lechner, Pali Meursault & Thomas Tilly, Pauline Mikó, Julie Rousse, David Rothenberg, Nour Sokhon

Site du festival, renseignements et programmation