ATELIERS DE CRÉATION SONORE – FESTIVAL ELECTRO PIXEL À NANTES


ATELIERS DE CRÉATION SONORE – FESTIVAL ELECTRO PIXEL À NANTES

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Samedi 23 août, 10h00-13h00 : Ateliers Ouverts – Plateforme Intermédia / Electropixel#4

INSCRIPTIONS : orga@apo33.org

ANDY BOLUS, DETECTEUR DE FANTOME
Basé sur l’omnipresente puce LM386, un amplificateur connu pour ses bruits et saturations normalement indésirable, le sujet des milliards de mots énervés dans les forums pour audiophiles.

JULIEN POIDEVIN, DESSIN SONORE
Dessin Sonore est un atelier d’initiation à la création sonore, l’idée est d’imaginer et de dessiner des interfaces de contrôle et déclenchement sonore ( boite à rythme) , de transformer des dessins en instrument grâce au makey makey et à de l’encre conductrice ou crayon graphite.

NAGA
Nâga récupère des ordinateurs d’entreprises et les reconditionne. Ceci se substitue à leur destruction afin de les revaloriser via l’utilisation de Linux et de logiciels libres. Par la suite, les ordinateurs sont remis aux adhérents lors d’ateliers de don. Nous animons des ateliers tout au long de l’année sur les usages des logiciels et des licences libres.

ROBONOM
Ensemble à géométrie variable de musiciens et d’instruments électroniques, robonom produit des installations, des disques et des concerts de musique expérimentale . Son approche tente de réunir improvisation, pop music, systèmes génératifs, musique automatique et effacement du geste musical .

Plus :
APODIO: Apodio – Gnu/linux Os for Artists & More
SNALIS
SUBTECTURE LAB
NOTOURS/AUDIOFLANEUR

More info : http://apo33.org/electropix4/?cat=3

Electropixel s’inscrit dans un réseau international de festivals d’arts électroniques (Pixelache). Le festival ouvre un espace singulier permettant de croiser programmeurs,  bidouilleurs (informatiques, de circuits, de machines…), inventeurs de tout bord (Dorkbot et ateliers), des artistes (audio, visuel, musique, art plastique, interactif, performance…), théoriciens (Philosophie, histoire de l’art, Anthropologie, Psychanalyse…). De plus en plus rare, ces espaces de croisement deviennent important pour les nouvelles formes d’écriture, recherche de possibilité inédite, de domaines encore inconnus, imprévisibles, de créations novatrices attachées aux utopies modernes.

Apo33 souhaite proposer une programmation pointue avec des artistes, des penseurs, des projets qui se situent à l’avant-garde des pratiques d’arts électroniques, numériques et intermédia qui serviront à terme à mieux faire connaître les pratiques émergentes, obscures, underground issus des nouveaux genres et codes contemporains nés de bifurcations insolites.

Electropixel est un festival d’une semaine, du 21 au 26 mai 2012, une occasion (pensée comme évènement temporaire) de découvrir de nombreuses expériences interdisciplinaires qui n’ont pas de lieu de production et de diffusion sur Nantes ou sa région. Ce festival est aussi un moyen d’exporter les créations des artistes locaux de ce domaine à une échelle européenne et internationale et de confronter ceux qui pratiquent, pensent, ceux qui proposent des formes inédites de création ou ceux qui mettent en avant des cadres de diffusion et de réflexions originaux.

Site : http://apo33.info/electropixel/?page_id=16

PARCOURS SONORE URBAIN « BANCS D’ÉCOUTE »


Parcours sonore « Bancs d’écoute » Lyon 9e arrondissement, quartier de la Gare de Vaise Mes bancs où je m’assois pour regarder et écouter la ville. Il sont ici mis en scène comme un parcours de points d’ouïe, avec des discrètes invitations à tendre l’oreille. De place en parcs, il constitue une installation sonore urbaine inscrite dans un parcours d’écoute. Projets en chantier, déjà discrètement expérimenté dans d’autres cités, Mons, Malves en Minervois, Toulouse, Orléans… Dans cette phase, juste des images/ambiances, pour les sons, écoutez in situ !

Source: www.flickr.com

See on Scoop.itDESARTSONNANTS – Gilles Malatray – Vers un art du paysage sonore

La marche sonore, expérience sensible, artistique, écologique, et encore ?


La marche sonore, expérience sensible, artistique, écologique, et encore ?

Au début des années 80, j’ai rencontré une personne, Elie Tête , et une structure, Aciréne. qui m’ont véritablement appris à écouter, et entre autre à me promener dans divers espaces sonores, à construire des dispositifs pédagogiques pour partager ces expériences, et enfin à réfléchir sur la raison d’être, les finalités de ces pratiques.

A l’époque, nous étions très peu à expérimenter ces déambulations, souvent considérés comme de gentils excentriques faisant joujou avec nos oreilles.

Aujourd’hui, les propositions de balades sonores sont pléthores, pour le meilleur et pour le pire, s’appuyant sur différentes justifications, explications, propositions esthétiques, technologies, touristiques, artistiques, culturelles et sociales…

Continuant pour ma part à pratiquer très activement et à questionner ces marches sonores, je me pose aujourd’hui quelques questions,soulève des problématiques, tentant de placer le geste d’écoute à la fois dans une approche sensible, esthétique, artistique, mais agissant aussi comme un outil amenant à une pensée rationnelle, à une réflexion soulevant des questionnements entre expérience de terrain et construction intellectuelle.

Différentes problématiques émergent alors de ces cheminements d’écoute. J’en cite ici quelques unes, en ayant conscience des manques, des incomplétudes, des zones restant à explorer.

Ces approches ne sont pas forcément ici hiérarchisées, ni même classées selon telle ou telle thématique. Elles ne donnent pas non plus de réponses définitives aux questionnements, ces derniers étant souvent traités in situ, autour de différents cas de figures, modèles, en collaboration avec les spécialistes compétents.

L’émergence du paysage sonore. Le chemin n’existe pas dit Antonio Machado, c’est le promeneur qui le construit en marchant. Pas plus que le paysage sonore n’existe au départ, c’est l’écoutant qui le construit… en écoutant, et parfois en marchant. De l’expérience sensible à la construction du paysage sonore via l’écoute en marchant, il n’y a qu’un pas si j’ose dire.

De l’expériences physique, sensibles, à l’approche scientifique. On peut, avec des collaborations de spécialistes, mener des études épistémologiques, phénoménologiques, méthodiques, systémiques, neuro-perceptives, autours des postures d’écoutes déambulatoires, mais aussi de l’appropriation des espaces traversés, des productions artistiques, des aménagements… Comment une expérience sensible peut convoquer des démarches scientifiques rationnelles, pour entre autre chose justifier et démontrer les finalité du geste d’écoute en marche ? Par extension, quels sont les constituants d’un environnement sonore, comment s’agencent-ils, interagissent-ils pour montrer un environnement global, cohérent, en tous cas dans ses définitions ? Comment les perçoit-on, les analyse t-on ? Quelles méthodes et outils peut-on en déduire, notamment dans de gestes d’embellissement, d’aménagement, de création ?…

L’écoutant face à des expériences spatio-temporelles inouïes. La marche, ponctuée de points d’ouïe, place l’écoutant au cœur des sons, environné des multiples mouvements, apparitions/disparitions des sources sonores, et souvent dans un état d’hyper-réceptivité, d’hyper-sensibilité qui accroît la sensation d’être immergé dans une scène auriculaire à 360°.

Les technologies embarquées, mobiles, comme des extensions d’écoute, entre réalité augmentée et outils prospectifs. Audio guides, GPS et autres géolocalisations interactives proposent au promeneur des situations d’immersion ludiques, parfois didactiques. Le corps en mouvement se frotte à l’espace, entre réalité et fiction surajoutée. le choix de différents possibles modifie le cours du jeu, de l’exploration, et au final les sensations. Ces « prothèses technologiques » nous interconnectent à différents niveaux de l’espace, jouant sur des amplifications, des superpositions, des décalages et autres anachronismes, au risque même de couper le corps, l’oreille, les sens, d’un terrain pourtant intrinsèquement si riche.

La dimension sociale de l’homme sonore écouteur/producteur. L’homme est au centre de l’écoute, ou plutôt le plaçons nous ainsi lors d’une marche sonore. Ses actions se teintent, se précisent parfois de traces sonores résiduelles, de même signe-il lui-même son espace de sons conceptuels. Marcher dans un univers vivant, habité de sons et d’humains, avec les étroites relations qu’ils entretiennent, amène à poser des questions sur des formes de constructions sociales où les sons auraient grandement leurs mots à dire. Sons liés à des pratiques professionnelles, artistiques, communication orale, aménagements, savoirs-faire patrimoniaux contribuent à forger des ancrages auriculaires où la vie sociale transparaît nettement à l’oreille du promeneur écoutant.

L’approche kinesthésique des lieux. Marcher, essentiellement dans les espaces urbains, permet de sentir littéralement l’espace sonore sur son corps, les pressions acoustiques, les impressions d’espaces ouverts « aérés », ou plutôt refermés, intimes, parfois oppressants. Les passage d’une ambiance à l’autre, en fondus ou en ruptures, donnent à toucher du son par tous les pores de la peau. On ressent tout un univers vibratoire des véhicules de surface, métros, trains, qui animent le sol, les barrières, les grilles d’aération de frissonnements physiquement perceptibles, sans parler des signaux électro-magnétiques qui nous traversent pernicieusement car silencieusement.

L’approche synesthésique des lieux. L’écouteur en mouvement, bien que mettant en avant le sens de l’ouïe, perçoit son environnement par la vue, l’odorat, le toucher… Une mémoire des lieux associe souvent différentes sensations intimement mêlées. Entendant, ou plutôt réécoutant de mémoire un petit port portugais au retour de la pêche en fin d’après-midi, l’odeur des poissons fraîchement sortis de l’eau, mais aussi des sardines séchées, de saumures, des cuisines ouvertes sur la rue, des couleurs vives des bateaux de pêche, les cris et les chants, le frétillement des poissons dans les bacs, le roulis de la mer… s’agencent pour restituer un paysage multi sensoriel. Un son s’associe parfois à une densité, à une masse, à une forme, à une trajectoire, à une couleur, voire à une odeur. L’exemple d’une promenade écoute dans un port de pêche portugais me prouve à quel point la mémoire du lieu est construite et entretenue d’un enchevêtrement sensitif, même si je privilégie l’écoute, pour assoir ma démarche,  dans un effet de loupe auditive paysagère.

Un outil de représentation du territoire. Comment décrire, écrire et construire des marches, des errances, des mouvements/postures, des itinéraires, des trajectoires, établir des relevés, effectuer des états des lieux, et dresser des cartes sensibles. On touche ici à l’émergence d’une géographie sonore ou topophonie, aux modes d’interactions liant le lieu et ses sonorités propres, et vice et versa, aux procédés d’écriture représentatives, esthétiques, discursives, prospectives, modélisantes…

Le décalage esthétique, artistique interpellant le promeneur en le plaçant dans des situations d’émerveillement, d’enchantement, de réenchantement… Faire rêver le promeneur pour le plonger dans un quotidien réinventé, tel semble être un postulat, en tous cas pour moi, d’une promenade écoute, expériences à l’appui. Décaler la perception, redonner au trivial, au mille fois parcouru, traversé, une dimension ludique, poétique, poïétique, amenant à apprécier nos lieux de vie ou des sites inconnus, comme des espaces possédant et générant leurs propres musiques, ne serait-ce que l’instant d’une promenade, voire plus si affinité.

Article précédemment publié sur l’ancien blog Desartsonnants Le 9 juin 2013, modifié et corrigé le 14 Août 2014