Pédagogie et géographie sonore urbaine


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NUIT DE LA GÉOGRAPHIE
 
Le CNFG (Conseil National Français de Géographie) organise sa deuxième « Nuit de la Géographie le vendredi 6 avril 2018. C’est l’occasion de faire la promotion de la discipline géographique auprès des élèves, des étudiants, des acteurs publics et des citoyens : http://www.cnfg.fr/event/2018-nuit-de-la-geographie/
 
Le lycée Descartes propose sa contribution sur le thème de la ville sonore : entre 17h00 et 21h00 les étudiants de classes préparatoires et les lycéens (Art du Son, 1ère L et option Arts plastiques) proposeront leurs réflexions sur les problématiques sonores dans le centre ancien de Tours. Des ateliers proposés et animés par élèves et les étudiants permettront de découvrir (de manière ludique) les enjeux de la « ville sonore »
 
Ateliers :
 
1.      La ville aveugle : être privés de la vue pour mieux entendre les sons urbains. Un parcours guidé à la recherche de Tours et de ses sonorités.
2.      La ville sonore utopique : à partir d’une analyse de la pollution sonore, un réaménagement du centre ancien de Tours est proposé sous la forme d’une maquette.
3.      Tours du son : 6 endroits de Tours sont à découvrir à partir des sons enregistrés depuis septembre/octobre
4.      En quête de son : un quizz sonore est proposé aux Tourangeaux
5.      Immersions sonores : une expérience de divergences/concordances entre le son et l’image
6.      Lego City Sonore : un jeu d’assemblage de cubes pour construire un quartier respectueux du confort sonore.
7.      Faire un tour(s) : une balade de 40 minutes dans le centre ancien pour découvrir la ville hypo-sonore, infra-sonore et hyper-sonore.
 
Créations :
 
L’artiste-musicien Rodrigo Gonzalez-Miqueles réalisera avec des élèves de l’option « art du son » (musique) une petite création sonore  à partir d’échantillons prélevés dans l’espace public par ces derniers. Il sera possible d’écouter le résultat de ce travail pendant la Nuit de la Géographie au lycée. Les élèves d’Arts-Plastiques sonoriseront de leur côté une partie du lycée. Salle Senghor, un montage audiovisuel de 10 minutes réalisé par les élèves sera projeté.
 
Cartographie :
 
Les étudiants proposent une carte interactive construite à partir de leurs propres prélèvements. Les lycéens présenteront une carte réalisée dans le cadre du programme noise-planet : http://noise-planet.org/ : projet européen (ENERGIC-OD) pour lequel le CNRS et l’Ifsttar ont créé une application pour smartphone (téléchargeable en ligne) qui permet de collecter des données sonores et de créer des cartes du bruit en milieu sonore.
 
Les ateliers sont accessibles à tous, gratuitement, depuis le 10bis rue des Minimes. Les horaires pour les « visites sonores » de Tours sont à 17h30, 18h30 et 19h30. Pour tout renseignement : alhogard37@yahoo.fr

Tranche de ouïe (im)postures d’écoutes


Tranche de ouïe (im)postures d’écoutes

Durant la dernière petite écoute lyonnaise, solitaire et spontannée, guidée par des rencontres sonifères impromptues, une petite expression, façon desartsonnante, m’est venue à l’esprit, « Tranche de ouïe ». C’est une expression à mots valises qui correspond en fait assez bien à ces expériences d’écoute in situ que j’affectionne tout particuièrement, où l’oreille et le geste se jouent de l’environnement sonore ambiant pour raconter un paysage à leur façon. En fait de paysage, il y a ce qui s’y passe vraiment (sur le terrain), ce qu’on en entend, ou pas, ce qu’on en imagine, ce qu’on voudrait y entendre, ce qu’on en construit à l’écoute ou à l’enregistrement, ce qu’on en donne à entendre… C’est au croisement de toutes ces postures, impostures et incertitudes que l’écoute se construit, ou se déconstruit, s’égare, se retrouve, se questionne, se vit..

Tranche de ouïe, Parc Roquette, Lyon 9e

Composition sonore spontannée pour environnement sonore urbain (mais sans plus), orchestre d’harmonie capturé à son insu, voix, pas, voitures, improvisation pour portail spectraliste, oiseaux…
Sonographie in situ, en temps réelle, brute et non retouchée, mais bel et bien contrainte et orientée par l’action de terrain…

Un PAS – Parcours Audio Sensible,  de côté…

CARTE POSTALE SONORE – LES ÉCHOS DU VALLON


LES ÉCHOS DU VALLON

Chanteuses JAU

Une petite carte postale sonore des Journées des Alternatives urbaines à Lausanne, les 08, 09 et 10 mai 2015, quartier du Vallon

Très occupé et concentré sur l’accompagnement de balades sensibles, et autres petites installations sonores, avec l’artiste Jeanne Schmid, je n’ai pas réalisé beaucoup d’enregistrements in situ durant ces JAU, ni hélas pu réellement assisté à la belle et foisonnante programmation concoctée pour l’événement.

Néanmoins, quelques traces sonores ont toutefois été puisées dans le vivier de ces rencontres oh combien toniques.

Tout d’abord, de la préparation, tables, chaises, chapiteaux, repas participatifs, des  organisateurs et bénévoles (en principes avec les deux statuts cumulés…) sans qui rien n’aurait été aussi riche.

Le retour d’une première balade avec un groupe de migrants primo arrivants de 5 à 6 nationalités, accompagnés de leur professeur de français ,durant un stage intensif. Un retour sur expérience d’une grande chaleur humaine, sensible, comme d’ailleurs l’ensemble des balades.

Désarçonnants se promène sur le site, dialogue avec des rencontres impromptues, à micros ouverts.

Un jeu collectif avec des instruments d’écoute au cour d’une balade, expériences d’écoute et de production sonores, on « se téléphone », on ausculte les arbres, l’herbe, la pierre, on vise les sons…

Retour au théâtre, dehors, les rencontres se tissent, autour de la cuisine, du bar, des tables dressées pour l’occasion… Dedans, une conteuse nous en fait entendre de toutes les couleurs, bruit de l’Amazonie à portée d’oreilles et de voix…

Encore une balade, et la rencontre avec un tuyau extraordinaire. Il s’enfonce très profond sous terre, et lorsque l’on y crie, ou l’excite avec une trompe, comme ici, on entend presque 10 secondes d’une magnifique réverbération. La prise de son est garantie naturelle, sans adjonction d’aucune réverbération ni d’aucun autre effet audionumérique !

Pour finir, une cour intérieure, très haute, vitrée à son sommet. Des fenêtres s’ouvrent sur 3 ou 4 étages. Un groupe de chanteuses s’y postent,  racontant dans une belle sérénité l’histoire de cette « maison ouvrière moderne », écrite et mise en musique pour l’occasion par la compositrice lausannoise Joséphine Maillefer. Ce final fait superbement sonner l’acoustique du lieu dans une douce poésie apaisante. Des bulles de savons tombent doucement des étages, comme portant les sons délicats jusqu’au creux  de l’oreille des auditeurs.

Et tant d’autres beaux moments, expériences sensibles, échanges, discussions, partages qui, à défaut d’avoir été fixés sur l’enregistrement restent gravés dans ma mémoire.

Écouter la carte postale

De grands mercis

à Jeanne qui m’a invité à cette belle aventure humaine et bruissonnante, et avec qui j’ai travaillé de longs moments, à distance et in situ, dans une réelle et belle entente  (comme il se devait pour ce genre de projet…)

à toute l’équipe des JAU pour leur gentillesse et leur engagement, tout particulièrement à Jérémy et Régis, maîtres d’œuvre, mais aussi à l’équipe (Aurore, Michel, Annick, Marie, Elise, Gian Paolo…) pour hébergement, la cuisine (à la cuisine !!!) et tout le reste…

à Yannick pour ses bons et sympathiques coups de main, en balade, et en hauteur…

à Claude pour tout le temps passé, caméra, et magnétophone en main, et pour tous ces échanges autour de la chose sonore, de l’écoute, de la radio

à Pascal et à toute son équipe pour son dynamisme, et grâce à qui, avec Marie un financement pour l’impression du guide « Balades sensibles » a été trouvé.

au groupe de Parkour lausannois qui ont véritablement fait danser les murs

à Joséphine Maillefer pour avoir composer une musique vocale et « tintine à bulles » originale, et à ses chanteuse pour avoir enchanter la cour d’un immeuble moderne de leurs belles voix

A Julien Sansonnens pour avoir complété nos balades par une déambulation féniculairante

à Pierre Corajoud pour ses sympathiques et précieux renseignements,

A tous les bénévoles qui nous ont prêter main et oreille fortes dans l’accompagnement de nos balades

Au staff du théâtre 2.21 pour leur disponibilité et leur efficacité

Au généreux prêteurs d’appartement qui nous ont hébergé dans de belles confortables conditions…

Et à toutes celles et ceux que je pourrais oublier, avec qui j’ai pu échanger…

http://alternativesurbaines.ch/

https://jeanneschmid.wordpress.com/

PAYSAGES SONORES – DÉCOUVRIR LES SENTIERS DIGNOIS GRÂCE À DES BALADES SONORES : C’EST LE PROJET D’ÉTUDIANTS DE L’IUT DE DIGNE


DÉCOUVRIR LES SENTIERS DIGNOIS GRÂCE À DES BALADES SONORES : C’EST LE PROJET D’ÉTUDIANTS DE L’IUT DE DIGNE

Découvrir les sentiers dignois grâce à des balades sonores : c’est le projet d'étudiants de l'IUT

Sur une commande de l’association Acousson4 et sous la tutelle de Patrick Romieu, anthropologue du son, cinq  jeunes étudiants de l’IUT de Digne ont planché sur un projet de valorisation des territoires et des paysages par l’écoute. Deux sentiers ont été choisis: celui de l’eau et le sentier des trois chapelles. Avec un objectif précis : proposer aux visiteurs et aux touristes de découvrir la nature différemment qu’avec ses yeux, mais en utilisant l’ouïe. Il suffira pour cela de s’arrêter à différents points balisés et équipés de QR codes pour écouterun son. Mais  écouter un sentier, ça s’apprend. Les étudiants ont dû se former l’oreille pour saisir la richesse des sons, et les décrypter. Âgés de 20 à 30 ans, Ronald, Emmanuel, Emilie, Pauline, et Julia sont originaires de lieux aux paysages sonores très différents puisqu’ils viennent de Guyane, Réunion, Suisse, région d’Arles ou encore du Nord-Pas-de-Calais. Une expérience riche dont ils se serviront à coup sûr dans leur futur métier, dans le domaine du tourisme et du développement durable. Ouvrez grand vos oreilles pour les écouter au micro d’Odile Frison.

ECOUTER OU TÉLÉCHARGER :

Lire – Durée : 7’24 »

Télécharger :  jrl20150317___iut_digne_balade.mp3 Jrl20150317 – IUT Digne balade.mp3  (6.78 Mo)

LIENS EXTERNES :

Découvrir les sentiers dignois grâce à des balades sonores : c’est le projet d'étudiants de l'IUT
Découvrir les sentiers dignois grâce à des balades sonores : c’est le projet d'étudiants de l'IUT
Découvrir les sentiers dignois grâce à des balades sonores : c’est le projet d'étudiants de l'IUT

 Sources : Fréquence Mistral

MAX NEUHAUS, UN ARTISTE POUR MOI EMBLÉMATIQUE – EXPLICATION


MAX NEUHAUS, UN ARTISTE POUR MOI EMBLÉMATIQUE – EXPLICATION

Un ami me demandais il y a peu, d’où me venait l’intérêt que je portais à Max Neuhaus, et pourquoi j’avais entamé ce travail de médiation le concernant. Ses interrogations m’ont sans doute amené à me poser des questions, qui me permettent ici de répondre globalement aux motifs de mon investisement dans ce projet.

Dans les années 80, j’ai rencontré un groupe composé de musiciens, architectes paysagistes, designers urbanistes, via l’association ACIRENE (Association de Création d’Information, de Recherche pour l’Ecoute d’un Nouvelle Environnement)… personnes qui travaillaient, à Chalon sur Saône, autour de l’environnement sonore. Première révélation pour moi, j’y ai découvert alors le travail de Murray Schaffer, notamment à la lecture de son livre manifeste « Soundscape, the tuning of the world », traduit en France par le Paysage sonore ou l’accordage du Monde (au sens musical du terme). S’ensuivit une longue collaboration qui du reste perdure encore 30 ans plus tard. J’ai tout d’abord appris à écouter un environnement sonore, tout simplement en m’y promenant, notamment avec Elie Tête, hélas décédé depuis quelques années, et à qui je dois tant. Nous avons construit moult mobiliers, sculptures sonores et installations destinées à faire sonner des sites, tout en respectant du mieux que possible leur fragile équilibre acoustique. Des inventaires de sites acoustiques, de dispositifs campanaires ont été mis en place, assortis de parcours sonores, liés à ces thématiques, dans différents sites, ainsi des outils pédagogiques à destination de différents publics…. Beaucoup de réflexions et d’outils méthodologiques en sont nés, et alimentent encore mes travaux d’aujourd’hui.

Je n’avais alors jamais entendu parlé des travaux de Max Neuhaus. C’est quelques années plus tard, alors que je commençais à m’intéresser à la création sonore plus globale, à ce que l’on nomme aujourd’hui les arts sonores, que je découvris cet artiste. Je parcouru alors avec beaucoup d’intérêts ses nombreux écrits rassemblés sur son site internet, tout en me rendant compte à quel point ses recherches et créations entraient directement en résonance avec ce que nous expérimentions in situ depuis plusieurs années. Je constatais alors, modestement, une réelle filiation avec l’artiste , bien que n’ayant connu aucun de ses travaux jusqu’alors.

Max Neuhaus avait pratiqué, et il avait certainement été le premier à le faire, les balades sonores comme de véritables performances artistiques, considérant, à l’aune des expériences de Cage, le paysage sonore come une véritable installation sonore distillant une musique des lieux. Il avait réfléchi sur différentes formes de design sonore, notamment sur des signaux d’alertes, avait réalisé des installations purement sonores dans l’espace public, là encore avec des gestes avant-gardistes. Cet artiste prenait en compte un contexte global où la typologie des lieux, les usages et pratiques de ses résidents, les données économiques, écologiques, étaient pesées et prises en compte dans les processus de création artistique. Il travaillait tout à la fois dans des institutions muséales comme dans des espaces publiques, tentant de toucher un maximum de public, y compris et peut-être surtout des non avertis, sans tomber pour autant dans une facilité populaire, ou plutôt populiste. Bref, Max Neuhaus incarnait pour moi, et incarne toujours, des valeurs fondamentales, dans une approche qui se veut à la fois esthétique, sociale, écologique…

je comprenais dés lors l’importance de son travail, et les nombreuses pistes de réflexions qui restaient encore à en tirer, peut-être beaucoup plus nombreuses et intéressantes au final, que dans l’œuvre de Murray Schafer. Mais je reconnaitrais à Murray Schafer la primauté de m’avoir ouvert les oreilles sur l’environnement acoustique, même si je regrette parfois que sa pensée n’est pas véritablement évolué depuis l’écriture et la théorisation du Soundscape. Je dirais pour finir que ces deux musiciens  à l’oreille ouverte sur l’extérieur, comme l’a été Cage du reste, m’ont forgé une culture auditive dont je suis encore très loin d’avoir fais le tour.

Ce qui m’a beaucoup frappé, et certainement poussé à entreprendre un travail de médiation autour du travail de Max Neuhaus, c’est que je constatais que la plupart des gens, qu’ils soient artistes dits sonores, et qui plus est environnementalistes, étudiants, enseignants… soit ne connaissaient pas du tout l’artiste, soit n’avaient qu’une très vague idée de la teneur de ces travaux. Murray Schafer était certainement, grâce à son livre, traduit assez tôt en français, beaucoup plus connu que ne l’était Max Neuhaus, qui avait pourtant habité à Paris, et œuvré en France et en Europe plusieurs années durant.

C’est donc pour moi, outre le fait de rendre hommage à quelqu’un dont j’apprécie énormément le travail, lequel m’enrichit au jour le jour, alors que je creuse et questionne ses écrits et dessins, une façon de tenter de redonner à Max Neuhaus la place qu’il mérite dans l’histoire des arts sonores : celle d’un génial artiste véritablement  incontournable. Certains attribuent même à Max Neuhaus le fait d’avoir employé le premier le terme de Sound Art, alors qu’il sera aussi l’un des premiers à mettre en garde contre les dérives d’un nouveau genre qui ne serait parfois pas vraiment ni artistique ni sonore…

Et ensuite

Outre le fait de poursuivre cette médiation en fouillant dans les nombreuses notes qu’il nous a laissé, plus quelques études et articles le concernant, l’idée d’une conférence se profile doucement, avec déjà un lieu envisagé pur une « première ». Pour mêler le théorique à a pratique in situ, comme aimait tant le faire Max Neuhaus, une balade sonore, Parcours Audio Sensible (soundwalk), pourrait être couplée à cette conférence, en matière de préambule je pense. On peut également y décliner des formats d’installations sonores (Soundscape/field recordong) liées au lieu et au contexte des interventions, pour proposer une une approche globale, réunissant, modestement, des approches post-Neuhausanniennes et Desartsonnantes…

A suivre…

PAS – Parcours Audio Sensible, des mots et des sons ! Gare aux oreilles…


PAS – Parcours Audio Sensible, des mots et des sons !

Gare aux oreilles…

Promenade écoute en duo autour de gare de la Part Dieu à Lyon

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Contexte :

Deux promeneurs écoutants.

Une heure de déambulation silencieuse, dans le quartier de la gare de la Part-Dieu – Intérieurs extérieurs compris…

Entre chiens et loups, tombée de la nuit progressive, la majorité de la promenade s’est effectuée en nocturne.

Vendredi soir, 17H30, période de grande fréquentation.

Temps hivernal et humide, très changeant.

Pour un rendu, je décide d’écrire des impressions, des images, à partir de mots clés qui me viennent à l’esprit, de ressentis in situ et de la conversation qui suivit le parcours d’écoute.

Des mots et des sons

Rythmes : Souffles-respirations de trains, sifflets, bruits d’escalateurs, paroles, roulements de valises quasi omniprésents mais très variés, sur les pavés du parvis, les dalles de la gare… Que de rythmes ! Presque une musique, si ce n’en est déjà une. Juste une question d’écoute pour franchir le pas…

Flux : Tensions, détentes, hautes densités, calme, ou presque, une alternance de flux et de reflux, des nuées humaines compactes et de fluidités plus apaisées, de va-et-vient en constantes variations plus ou moins stressantes ou posées, des entre-deux dans un impassible continuum sonore…

Passages : De grandes places en allées serrées, de quais en escaliers, de ruelles en commerces, nous ne cessons de transiter, de passer d’un lieu à l’autre, d’intérieurs en extérieurs… Passages en fondus ou coupure brutales, sans transition, le parcours n’en finit pas de se créer des méandres, de prendre des chemins de traverse, d’une ambiance à l’autre.

Espaces : Les quais de gares comme de beaux plans sonores démultipliés… Du proche, du lointain, des plans intermédiaires, des mouvements travellings ou zooms, cinéma pour l’oreille, des réverbérations soulignant les profondeurs de champ… La vue et l’oreille se perdent, ce confondent en perpectives qui évoquent le voyage, intrinsèquement lié au lieu.

Impromptus et heureux accidents : Un enfant testant avec assurance des notes, du médium au grave, d’un piano placé dans un recoin de gare… Puis achevant son jeu par une série de vigoureux clusters, pour le peu très musicaux, intéressant mixage avec les voix ambiantes…

Un haut-parleur défectueux, qui filtre bizarrement, de façon très drôle, nasillarde, la voix des annonces SNCF… J’espère qu’il ne sera pas réparé trop vite, je l’enregistrerais volontiers.

L’absence d’un immense jet d’eau intérieur, rendu muet et occulté par une scène provisoire, et les sons qui se révèlent, se déploient dans l’espace, comme rarement on les entends ici, libérés de l’hégémonie aquatique qui les étouffe habituellement…

Un bruit assez indéfinissable, au départ, issu d’une manipulation à l’arrière d’un kiosque venant de fermer. Nettoyeuse d’une machine à jus de fruits… A-coups de moteur puissants, très puissants, alternatifs, envahissants, surprenants !

Vitesse, allure et résistance : Aller lentement, ne pas presser le pas, transgresser involontairement le speed ambiant, s’infiltrer dans les courses poursuite des usagers partant frénétiquement en week-end, leurs faire obstacle parfois, à s’en faire régulièrement bousculer… mais résister à la vitesse du flux, aller tout simplement au rythme de l’écoute, coûte que coûte…

Tonalités : De sourds grondements de moteurs, de souffleries, des bips et des sifflets haut perchés, des voix dans le médium, un ambitus sonore digne des plus beaux orchestres symphoniques.

Volume : Des micros sons captés de très près, l’incessant et quasi omnubilant défilé des valises à roulettes, de puissants vrombissements et des voix ténues, un spectre dynamique conséquent, aux variations souvent imprévisibles. Intensité calculéee de 48 à 90 db, environ…

Couleurs et lumières : Il semble y avoir une certaine connivence entre sons, couleurs et lumières… Une ruelle piétonne, délicatement éclairée, luisante de pluie, enrobe de douces sonorités dans un cocon nocturne, alors qu’un couloir violemment illuminé et rutilant d’enseignes commerciales, force le niveau des voix sur un fond d’insipide musique d’ambiance assez invasive. Mais peut-être ne s’agit-il ici que d’une perception synesthésique qui m’est très personnelle.

Ouvertures, fermetures, portes et fenêtres acoustiques : Se tenir dans un sas, salle d’attente, sortie de centre commerciale… Les portes s’ouvrent et se ferment dans un ballet désordonné, à la Tati dira très justement l’ami écoutant qui m’accompagne… Des sons divers, rythmés, alternances où le dedans et le dehors se rencontrent, se télescopent, s’interpénètrent… Les sonorités de la rue entrent, ou sont bloquées à l’extérieur, au rythme des ouvertures/fermetures, la fraîcheur des températures qui s’infiltrent par les portes collent de près aux flux sonores… Séquences toujours assez séduisantes.

Improvisation, écriture in situ: Comme dans tous parcours, les aléas appellent le mouvement, ou l’immobilité, selon. Des points de vue incitent à l’écoute, et vice et versa. D’heureux accidents retiennent l’attention, délimitant des fenêtres temporelles d’écoute dans leur début et leur fin. Chaque trajet, fut-il au même endroit, le même jour, aux mêmes heures, reste et restera unique, dans ses événements et dans les trajectoires impulsées. C’est une alchimie où le mélange d’ambiances immuables, d’impromptus et de sérendipité assumée influent l’écriture du parcours, dans un constant renouvellement. De quoi à entretenir constamment un doux étonnement au fil des PAS.

Urbains et humains : La gare, les commerces alentours, les lieux de passages, d’attente, de transit, où l’humain reste au centre de la scène. Des gestes, voix et mouvements, ponctuent l’espace, jusque parfois à des promiscuités oppressantes dans la densité des flux. Néanmoins, on se sent appartenir à un territoire sonore forcément partagé, que nous construisons au fil de nos actions, pour le meilleur et pour le pire. Mais ce soir, nous en avons extrait le meilleur, celui qui sonne à nos oreilles comme une une musique dont l’homme en serait, sans vraiment le savoir, le musicien animant, avec beaucoup d’autres, collectivement, l’espace public.

Lyon le 30 janvier 2015

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 crédit photos Patrick Mathon

 

 

 

 

 

 

PAS – Parcours Audio Sensibles et résistance


PAS – Parcours Audio Sensibles et résistance

Le quartier du Vallon à Lausanne 

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Crédit photo Jeanne Schmid

Ce premier texte de 2015, j’ai décidé de l’orienter très personnellement, aux vues des événements tragiques qui ont endeuillé cette année naissante, vers la question de la résistance. Résistance liée aux gestes et aux réflexions d’un promeneur écoutant, aux habitants, aux politiques, aux acteurs locaux, au terrain même. Cette approche, subjective et assumée en tant que telle, s’appuie sur de très récentes promenades écoute à Lausanne, avec Jeanne Schmid, artiste plasticienne suisse, et l’association préparant les JAU 2015 (Journées des Alternatives urbaines).

Le projet de ces rencontres, pour lesquelles j’ai été invité à prêter l’oreille, s’est implanté dans un quartier en voie de requalification urbaine. Quartier discret, niché dans ses collines abruptes, presque à demi caché, voire un tantinet méprisé par le reste de l’agglomération aux dires de certains. Il s’agit du quartier du Vallon, à deux pas du centre historique de Lausanne. Dans ce dernier, nous avons longuement devisé, en le parcourant de long en large, de choses et d’autres, essentiellement liées aux lieux traversés à pied. Qu’est-ce qui fait que, au-delà des projets d’aménagement, l’on puisse s’intéresser à ce territoire en particulier ? La diversité de sa population, de ses couches sociales, de ses ethnies, de ses topologies, de ses paysages multiples, de choses qui relèvent du ressenti, difficiles à formaliser, à partager ? La variété des ambiances sonores et visuelles qui, vues sous des angles plus ou moins décalés, peuvent nous surprendre dans leurs poésies révélées…?

C’est en arpentant longuement, lentement, le Vallon, escalier par escalier, de places en forêts, de zones industrielles en lieux culturels alternatifs, que petit à petit, nous mesurons combien ce dernier, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, résiste à la fois à notre analyse de prime abord, et aux cases dans lesquelles nous serions à même de le contraindre. La première des résistances viendrait donc du lieu lui-même, qui ne se laisse pas apprivoiser, comprendre dans toutes sa diversité, aussi facilement que cela. Les scènes qu’il nous offre ne sont pas celle d’une ville suisse propre, nette et sans aspérités. Notons bien que je parle là comme un français qui constate que les clichés et a priori ont la vie dure. Entre poubelles éventrées, déchets jonchant le sol de certains passages et décharges publiques junkies peu ragoûtantes dans des sentes forestières à deux pas d’un centre hospitalier, la vision proprette d’une ville suisse « en prend un coup». Ce quartier héberge également des friches artistiques et des théâtres ouverts à des expériences collaboratives, lieux alternatifs, ou intermédiaires dirait-on aujourd’hui, lieux de résistance invitant à des rencontres et autres projets citoyens. Il héberge également plusieurs lieux sociaux, foyers d’accueil, que vraisemblablement le centre historique ou les rives du Léman ne souhaiteraient pas forcément accueillir.

Abritant une population plutôt modeste, le Vallon semble donc résister, sans doute bien malgré lui, à l’ambiance plus lisse d’une ville aisée, calme, tournée vers le lac Léman, en contrebas, somme toute assez éloigné. Il constitue une sorte de dent creuse, un brin sauvage, à deux pas du centre ville, destinée à être redessinée, dans un futur proche, à l’aune d’une profonde réhabilitation. La question, la problématique qui se pose aux aménageurs en charge du programme, est d’ouvrir ce quartier sur la ville, et sans doute de « l’assainir », d’en étendre ses possibilités de logement, tout en conservant cette mixité sociale et culturelle, cette sorte d’exotisme urbain qui, au final, paraît cimenter et forger son âme actuelle. Peut-être un grand écart, ou en tout cas un pari qui fera que cet espace encore « rebelle » subira, ou non, une plus ou moins forte gentrification, liée intrinsèquement aux valeurs immobilières, à la cohabitation de logements sociaux et de plus grand standing. Bref, un problème assez récurrent pour ce genre de quartier, cible entre autre de promoteurs avisés, objet de communication des politiques urbaines, comme dans de nombreuses autres villes.

Le Vallon, toujours lui, est  ardemment défendu par un comité d’habitants très motivé, notamment via un engagement dans des propositions d’aménagement de ses espaces publics. Non seulement des propositions, mais des réalisations effectives, collaboratives, in situ – par exemple celle d’un bâtiment d’accueil pour des adultes marginalisés bâti à plusieurs mains. Construire de genre de lieu est indéniablement une forme de résistance, de coup de pouce social, d’action de terrain et pour le terrain et ses résidants les plus défavorisés.

Les différents paysages qui le composent, nous emmenant d’une zone très habitée jusqu’à la lisière de la ville, entre forêts sauvages et escarpées, bâtiments industriels et architectures assez disparates, confèrent au final à ce quartier une unité et un charme incroyablement attirant. Quand aux sonorités qui le font vivre à l’oreille, elles sont très variées, mises en valeur par une topologie de creux et de bosses (très prononcées), ou les échos et réverbérations se jouent joliment de l’espace. On passe très rapidement d’une scène acoustique à l’autre, sans que l’oreille n’aie le temps de s’ennuyer un seul instant, de jour comme de nuit. Le bourdon de la cathédrale en contre-bas, nous arrive comme une source diffuse, à la fois très présente et discrète, incroyablement réverbérée par les vallonnements de la ville et les nombreux recoins architecturaux du quartier. Les voix sont assez présentes, sonnent claires, sans envahir l’espace qui reste assez aéré acoustiquement. Entendue d’une colline à l’autre, l’activité de dépôts municipaux, de nuit, prend une couleur toute particulière, en sons joliment et presque étrangement réverbérés, musicaux dans leur rythme, tonalité, spatialisation…Bref, du bonheur à partager pour des promeneurs écoutants de tous crins.

Pour nous, écouter le Vallon attentivement, sans a priori, avec respect, le regarder, le scruter, l’ausculter dans ses moindres recoins, est une façon de construire des approches, des postures, qui tenteront de ne pas s’enfermer dans une vision trop réductrice, ne négligeant ni des attraits ni les dysfonctionnements du quartier. Une façon de lui donner aussi une parole vive. Parole d’experts qui le parcourent, l’analysent, le (re)pensent, paroles d’habitants et de résidents, quels qu’ils soient,  qu’il ne faut surtout pas oublier, et encore moins négliger, parole qui devrait, qui doit être ouverte, au-delà de toutes conditions sociales, religions, obédiences politiques, aujourd’hui plus que jamais. Il faut rester très vigilant et critique, pour résister aux pressions singulières de tous bords, tout comme aux pensées uniques tissées de mille a priori et préconçus.

Au-delà de ce premier arpentage/repérage, l’idée est de proposer, lors des prochaines JAU (Journées des Alternatives Urbaines), en mai prochain, en collaboration avec différents acteurs locaux, plusieurs parcours sensibles imbriqués donnant à voir et à entendre le quartier, dans ses choses évidentes, triviales, comme dans ses parcelles les plus secrètes. Un des axes étant de faire ressurgir en mémoire des éléments aujourd’hui disparus (funiculaire abandonné, dont on voit encore la gare de départ et certaines traces d’ouvrages d’art enfouis dans la nature, rivière souterraine, le Flon entièrement recouverte…). Remettre à jour des vestiges visuels, architecturaux, y compris sonores, donner à entendre des sons fantômes, depuis longtemps disparus, pour certains d’entre eux, est une façon de conjuguer l’histoire et le présent, en gardant un œil sur l’avenir, voire de faire en sorte que la mémoire résiste à un trop grand effacement du passé. Il ne s’agit pas de prôner une nostalgie du « c’était mieux avant ». On peut au contraire, partir d’un état des lieux, d’une mémoire enfouie, pour aller vers une démarche prospective, mais sans pour autant faire table rase de toute une histoire sociale, de l’évolution d’un quartier au fil du temps.

Parcourir ce quartier, c’est donc pour nous résister, pour peut-être prévenir le risque d’une urbanisation galopante, massive et trop unificatrice qui  ferait perdre son âme au lieu. Résister c’est tâcher de préserver une mémoire de territoire éclectique, socialement brassée, avant que la réhabilitation ne lui fasse une peau neuve peut-être trop lisse. Résister c’est faire en sorte que l’expérience sensible des parcours urbains, via l’oreille et le regard, soit le théâtre de découvertes inouïes, révélant un territoire caché, hétérotopique dans le sens où le définissait Foucault. Résister, c’est prendre et donner la parole, mettre en place des projets d’installations, de mises en scènes éphémères, d’ateliers partagés, faire prendre conscience des beautés intrinsèques des lieux, qui ne se révèlent pas de prime abord, sans que l’on ai creusé un tant soit peu son territoire en le parcourant, en rencontrant ses résidents.

En ce début d’année marquée du sceau d’une violence et d’une intolérance insoutenable, la résistance est aussi celle de prendre le temps d’aller à la rencontre des lieux, des gens, de prendre du recul pour que ces Parcours Audio Sensibles, ou Sensibles tout court, placent l’humain au cœur du projet, entre silences respectueux, éloquents, paroles partagées et images plus ou moins fugitives.

PAS – Parcours Audio Sensibles – PAYSAGES SONORES PARTAGÉS – 2014/2015


En 2014 j’aurai

Marché en écoutant
Ecouté en marchant
Emmené beaucoup de personnes en faire de même
Ecouté en commentant, et vice et versa
Discuté, avec d’autres promeneurs écoutants, en écoutant, et vice et versa
Trouvé et partagé de nombreux points d’ouïe, immergés, panoramiques
Expérimenté et fait expérimenter nombre de passages, transitions sonores, en fondues ou en coupures
Expérimenté nombre de belles réverbérations et autres effets acoustiques
Collaboré avec des graphistes, lecteurs, performeurs sur une écriture paysagère transmédiales
Imaginé des traces, cartographies, et autres tentatives de rendus
Ecrits maint textes, descriptions, ressentis, partages audio-textuels
Improvisé de multiples scènes et postures d’écoute liés à divers accidents et événements auriculaires
Partagé, enseigné, animé des ateliers où l’espace sonore était la principale problématique
Ausculté et fait ausculter, coloré et visé nombre de micros sonorités
Capté à portée de micros moultes ambiances
Réécrit, diffusé et installé divers paysages audionumériques
Ajouté de belles expériences auriculaires et humaines à ma mémoire des lieux sonores

En 2015

Encore tant de paysages sonores à construire et à partager, à portée d’oreilles

See on Scoop.itDESARTSONNANTS – Gilles Malatray – Vers un art du paysage sonore

PAS – PARCOURS AUDIO SENSIBLES – TEXTE/ÉCOUTE – JE VOUS SALUE MA VILLE


JE VOUS SALUE MA VILLE !

Je vis la ville à creux d’oreilles offertes
Je marche la ville à longueur de pas posés
Je mets au pas flânant la ville en m’y perdant
J’ausculte la ville aussi des yeux novices
Je scrute la ville aussi des oreilles tendres
Je goûte la ville nourriture comme un vivifiant terreaux
Je territoire de trottoir en trottoir 
J’espace de place en place
Je pause de banc en banc
Je vous salue ma ville.

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PAS -Parcours Audio Sensible – Texte/écoute – © Desartsonnants 2014

PAS – PARCOURS AUDIO SENSIBLES ET DÉCALAGES POÉTIQUES


PAS – Parcours Audio Sensibles

Ce qui peut révéler toute la beauté et l’attrait d’un paysage sonore n’est pas tant ce qu’on y entends, et encore moins l’éventuel dispositif employé pour l’écouter, mais le décalage poétique dont on imprègne le lieu et le geste d’écoute.

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Conférence promenade autour de John M Armleder et Erik Satie


Conférence promenade autour de John M Armleder et Erik Satie

Conférence « Où sont les sauces »

Le Consortium

37, rue de Longvic, 21000 Dijon

Intervenants de l’école e|m|a|fructidor de Chalon-sur-Saône :
Nicolas Exertier, critique artistique et enseignant en histoire de l’art
Jacques Vannet, musicien, compositeur, informaticien et directeur des études

Accompagnés de :
Jeremy Ledda (percussions en fanfare), musicien et assistant vidéo & son à e|m|a|fructidor
– Lisa Robert (Instrument Non Identifié) et Ulysse Périer (clavier instantanéiste), étudiants de deuxième année

Au cours d’une visite de l’exposition « Où sont les sauces ? » vous assisterez à une mise en perspective de certaines œuvres de John M Armleder – Furniture Sculpture – avec la Musique d’ameublement d’Erik Satie. Nicolas Exertier, grand connaisseur de l’œuvre dArmleder, sera votre guide tout au long cette visite, accompagné de Jacques Vannet, qui réanimera l’esprit et la musique de cet iconoclaste de génie que fut Satie. Quelques musiciens seront présents pour constituer une improbable fanfare que n’aurait pas reniée le compositeur…

L’ombre d’Erik Satie semble planer sur une partie importante du travail de John Armleder. Du « Salon d’Eirk Estia » réalisé au Centre d’Art Contemporain de Genève en 1979 (qui voile à peine la référence à Satie par un remaniement anagrammatique de son nom) jusqu’aux plus récentes Furniture Sculptures, s’est constituée au fil des ans une œuvre qui semble chercher à ne pas être vue comme celle de Satie cherchait à ne pas être entendue.

En 1988, par exemple, John M Armleder présente lors d’une réception à l’Hôtel Richemond (Genève) une édition de tapis. L’ensemble Contrechamps exécute simultanément la musique d’ameublement de Satie. À la grande satisfaction de John M Armleder, personne n’écoute la musique et personne ne regarde les tapis. Tout le monde semble davantage absorbé par le consommation de petits fours. Le rêve de Satie semble prendre corps.
___
Entrée libre, réservation obligatoire : 03 80 68 45 55 /

noemie.satori@leconsortium.fr

A PROPOS DE PAYSAGES SONORES


PAYSAGES À PORTÉES D’OREILLES

Partant de deux maximes « un exemple vaut mieux qu’un long discours  » et « on n’est jamais si bien servi que par soi-même,  je vous propose deux paysages sonores en écoute.

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FLÂNERIE MULTIPLE

Le premiers, est composite, ou composé, ou plutôt recomposé, à partir de multiples fragments de balades sonores enregistrées dans divers lieux et moments. Cette pièce, écrite pour une audition publique, nous emmène ici et là, au gré des pas, des flâneries et des ambiances sonores.

ÉCOUTEZ ICI

… Un portail musical, tout près de chez moi, un promeneur siffleur testant l’acoustique des gares, une chanteuse s’échauffant dans une immense minoterie désaffectée, un atelier avec des enfants autour d’un bestiaire imaginaire, Madagascar, ses voix et musiques, une église lyonnaise où joue un saxophoniste, un soir de pluie, des réverbérations, des passages, des histoires, des ressentis, des rues, des villes, Bruxelles, Vienne, Tananarive, Toulouse, Lyon… Le réel se frotte à l’imaginaire, les lieux et les moments se télescopent, se superposent dans une improbable musique où l’oreille est au cœur-même des sons. Des sons tous, au départ, « naturels », ou tout au moins existants. Nous sommes confrontés à la fluctuence recomposée de paysages singuliers, qui n’existeront in situ qu’au moment fugace de l’écoute et de la captation, et à celle de paysages quasi universels, où la musique des lieux partagée nous ramène toujours aux geste auriculaire de l’homo-écoutant…

PAS (Parcours Audio Sensible) – Duo d’écoutes

La deuxième, à l’inverse de la première, respecte rigoureusement une unité de temps, de lieu, et d’action. Elle compose le premier volet d’un projet  « PAS » (Parcours Audio Sensible) – Duo d’écoutes avec Céline Grisoni (danseuse)

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Le contexte, les containtes

Un lieu donné, espace urbain, périurbain, site naturel, architectural, industriel, touristique, trivial…
Desartsonnants, invite un résident, ou une tierce personne, à partager une promenade de concert.
Un rendez-vous est pris.
L’invité choisit le lieu, la durée, le rythme, le parcours…
Un dialogue s’établit autour des choses vues et entendues, des ressentis, des impressions, images mentales, spontanées…
Ce parcours est enregistré dans son intégralité, comme une mémoire, trace sonore et objet/matière sujet à réécriture.
La matière sonore captée in situ pourra ainsi être, par la suite, retravaillée, éventuellement associée à des photos, écrits, et ensuite installée ici ou là, en prolongement du parcours, enrichi d’expériences de terrain en duo…
Une œuvre participative, à plusieurs voix, déambulatoire, contextualisée, se construira ainsi, au gré des rencontres et des promenades.

ECOUTEZ ICI

Parcours effectué à Lyon, avec Céline Grisoni, danseuse, len novembre 2014, à 17H, départ nuit tombante.
Gare et quartier Saint-Paul, Saint Jean, Quai de Saône, Place des Jacobins.

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D’autres sont en cours de montage et en attente d’un prochain PAS in situ.

Intéressés par ce projet ? Dites le moi ! desartsonnants@gmail.com

FESTIVAL SONIC TOPOGRAPHIES – VANCOUVER


SONIC TOPOGRAPHIES – VNM FESTIVAL  OCT. 16 – 19, 2014

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Vancouver New Music Festival 2014
Sonic Topographies
Sound, music, and sustainability
October 16 – 19, 2014

Composers and sound artists all over the world are turning their ears to the music of the earth and its people to reconsider what artistic creation means in a context that fosters sustainable ideas about creativity, culture, and tradition. The festival showcases composers, musicians and sound artists who are fostering new, sound-based explorations of ideas that emerge from natural, interlocking cycles and alternative systems of thought.

[Download brochure]  [Download schedule only]

Thursday, October 16, 2014
Akio Suzuki | Annea Lockwood | Hildegard Westerkamp | John Luther Adams

8PM concert | 7PM artist talk with Annea Lockwood
This event will be broadcast live by CiTR at 101.9FM, with live streaming and podcasts available at citr.ca

Orpheum Annex (823 Seymour Street, 2nd floor) [map]

Akio Suzuki (Japan)

A legendary Japanese sound artist Akio Suzuki has been performing, building instruments, and presenting sound installations for nearly 40 years. His music is simple and pure, exploring how natural atmospheres and sounds can be harnessed and then set free. To experience his art is to lose oneself in the sound that surrounds us.
www.akiosuzuki.com

   Akio Suzuki – Analapos (A-1) Opening Music For Yokosuka Museum of Art (excerpt)

Community partner:
Powell Street Festival

Annea Lockwood (New Zealand/US)
Jitterbug (2007)

For six channel tape and three musicians.
Jitterbug counterpoints hydrophone recordings of aquatic insects and fish, with three musicians’ interpretations of the markings on rocks collected from the area near Glacier Park, Montana in which Lockwood made the recordings. Featuring JP Carter (trumpet), Peggy Lee (cello), and Lisa Cay Miller (piano).
www.annealockwood.com

   Annea Lockwood – Jitterbug (excerpt)

Hildegard Westerkamp (Vancouver)
Liebes-Lied/Love Song (2005)
For cello and electroacoustic soundtrack.
Based on the poem Liebes-Lied by Rainer Maria Rilke and its English translation by Norbert Ruebsaat, Liebes-Lied/Love Song is a meditation on love. Readings of the text combine with recordings of Anne Bourne’s improvised explorations on the cello and environmental sounds to create the soundscape of the piece, over which cellist Peggy Lee performs live improvisations.
www.sfu.ca/~westerka
www.peggylee.net

John Luther Adams (US)
Ilimaq (2012)
For solo percussion and electronics.
Virtuosic percussionist Scott Deal (US) performs Adams’ expansive, richly layered work for solo percussion.  Ilimaq was commissioned by University of Texas, Stanford University, the Walker Art Center, and Duke University.
www.johnlutheradams.com
scottdeal.net

Friday, October 17, 2014
Raven Chacon | John Luther Adams | Georg Friedrich Haas | Hildegard Westerkamp | Tristan Murail

8PM concert | 7PM artist talk with Raven Chacon and Leslie García

Orpheum Annex (823 Seymour Street, 2nd floor) [map]

Raven Chacon (US)

From the Navajo Nation, Raven Chacon uses unique instruments in this live performance: bone whistles, light-drums, and antler harps, in addition to voice, are all processed and over-driven by various electronic and electric devices. Chacon’s music ranges in dynamics from meditative quiet hums to abrasive scrapes and piercing screeches, speeding up and slowing down throughout its course.
www.spiderwebsinthesky.comwww.postcommodity.com

Listen – Raven Chacon live at San Francisco Music Festival 2013

John Luther Adams (US)
The Light Within (2007)
For alto flute, bass clarinet, vibraphone/crotales, piano, violin, cello, and electronics.
Vancouver’s Ethos Collective perform Adam’s The Light Within, a sublimely textured work for small ensemble inspired by installation artist James Turrell’s explorations of light and space.
www.johnlutheradams.com
ethosmusic.ca

Georg Friedrich Haas (Austria/US)
Sextett (1992/1996)
For flute, clarinet, percussion, piano, violin and violoncello.
Written in 1992 and completely reworked in 1996, Haas’ Sextett begins with two voices, moving in quarter-tones, evolving into a complex, and precise exploration of pitch, in concert with the “absence or loss of pitch” (UE). Sextett will be performed by Ethos Collective (Vancouver).
ethosmusic.ca

Hildegard Westerkamp (Vancouver)
Like a Memory (2002)
For piano and two electroacoustic soundtracks.
Like a Memory explores that area of aural perception in which we hear music in sounds and sounds in music, where scrap metal structures become musical instruments and the piano becomes a strange sound sculpture.
www.sfu.ca/~westerka

Tristan Murail (France)
Territoires de l’oubli (1977)
For solo piano.
Murail’s longest single-movement work to date, Territoires de l’oubli is a massive exploration of the piano’s resonance, unfolding in a huge curve of continuously evolving textures. Masterfully performed by William Fried (US), this is a musical experience not to be missed!
www.tristanmurail.com

Saturday, October 18, 2014
Leslie García | John Luther Adams | Hildegard Westerkamp | Annea Lockwood

8PM concert | 7PM artist talk with Hildegard Westerkamp

Orpheum Annex (823 Seymour Street, 2nd floor) [map]

Bio-Box – Leslie García (Mexico)

Sound artist Leslie García performs live with her plant-based, biofeedback interface, Bio-Box.  At once live performance and laboratory, Bio-Box establishes audio communications between different living systems (mosses and algae) generating micro-voltage from the gestural responses of these bodies to physical stimuli such as light, vibration and touch. By rendering these electrical responses audible, the interface gives us access to the high sensitivity and complex sensory systems of different plants.
lessnullvoid.cc

John Luther Adams (US)
Four Thousand Holes (2010)
For piano, percussion, and electronics.
Percussionist Scott Deal (US), and pianist William Fried, (US) come together to perform Adams’ Four Thousand Holes, a piece described as a “sometimes lush, sometimes fragile, rhythmically complex and technically demanding work for piano, mallet percussion and ghostly electronic “auras”—electronic sounds created by processing the acoustic instruments’ sonorities” (Jim Fox, Cold Blue Records).
www.johnlutheradams.com
scottdeal.net
willfriedweb.blogspot.ca

Hildegard Westerkamp (Vancouver)
Fantasie for Horns II (1979)
For solo French horn and two electroacoustic soundtracks.
Composed in two stages, beginning with a composition created from recordings of horns from the Canadian Pacific and Atlantic coasts – trainhorns, foghorns, factory horns and others – in Fantasie for Horns II, the tape composition becomes the acoustic environment for a live French horn, an instrument which, in turn, has had a long history as sound signal in many parts of the world. Featuring Nick Anderson (French horn).
www.sfu.ca/~westerka

Annea Lockwood (New Zealand/US)
Buoyant (2013)
Stereo electroacoustic work.
Buoyant interweaves water recordings made on the shore of Flathead Lake, Montana, and clangorous gangplanks moving with the Hudson River at the Hoboken Ferry Terminal, with a small boat harbor on Lake Como, Italy.
www.annealockwood.com

 

   Annea Lockwood – Buoyant (excerpt)

Dusk (2012)
Stereo electroacoustic work.
In Annea Lockwood’s Dusk, bats zip past and Willie Winant creates long sonic trails with large gongs above the deep pulsings of a hydrothermal vent in the Pacific seabed.

   Annea Lockwood – Dusk (excerpt)

Sunday, October 19, 2014
Michael O’Neill | John Luther Adams | Annea Lockwood | Hildegard Westerkamp

3:30PM concert | 2PM free panel discussion – note early start time!
This event will be broadcast live by CiTR at 101.9FM, with live streaming and podcasts available at citr.ca

Centre for Interactive Research on Sustainability (CIRS), University of British Columbia (2260 West Mall, UBC Point Grey Campus) [map]

Michael O’Neill (Vancouver)
stone garden *
For gamelan, bagpipes, and voices.
stone garden is an intercultural work for Balinese gamelan beleganjur, Scottish bagpipes, Ukrainian bilij holos (white voice or pure voice) singing, and chorus. It is a rumination from a personal perspective on end-of-life matters, recognizing the shared traditional role of beleganjur and bagpipes in cremation/funeral ceremonies. Weaving through the piece, with light, humour, and gravitas are the words of celebrated Vancouver poet Gerry Gilbert. Performed by the Beledrone Ensemble.

* World premiere, commissioned by Vancouver New Music with the assistance of the Canada Council for the Arts.

John Luther Adams (US)
Songbirdsongs (1974-80)
For two piccolos, and three percussion.
John Luther Adams’ Songbirdsongs creates a mesmerizing, and shifting sonic landscape of birdcalls, water, and wind. Performed by Daniel Tones (percussion), Mark McGregor and Brenda Fedoruk (piccolos).

www.johnlutheradams.com

Annea Lockwood (New Zealand/US)
floating world (1999)
For stereo tape.
floating world is an immersion in place and transience. Lockwood invited eleven friends whose own work with environmental sound she much admires to make recordings in places of personal, spiritual significance to them.
www.annealockwood.com

   Annea Lockwood – floating world (excerpt)

Hildegard Westerkamp (Vancouver)
école polytechnique (1990)
For eight churchbells, mixed choir, bass clarinet, trumpet, percussion, and electroacoustic soundtrack.
Dedicated to the 14 women slain at École Polytechnique in Montreal in 1989, école polytechnique invites the audience to listen inward and search for what is sacred, what cannot be compromised, what cannot be allowed to be killed inside us and therefore not in the world.école polytechnique is meant to provide the sonic environment for such a journey inward. Performed by Musica Intima, Daniel Tones (percussion), Al Cannon (trumpet), and AK Coope (bass clarinet).

www.sfu.ca/~westerka
http://www.musicaintima.org/

PROMENADES SONORES – PAS – PROMENADE AUDIO SENSIBLE


PAS
PROMENADE AUDIO SENSIBLE

by Desarts Sonnants

CRÉATION SONORE – YAMAMAYA, LES YEUX DE LA FORÊT – RODOLPHE ALEXIS


YAMAMAYA, LES YEUX DE LA FORÊT
Une pièce sonore de Rodolphe Alexis 

Diffusion en avant-première mondiale, suivie par un échange avec l’artiste et Jérôme Sueur (Muséum national d’Histoire naturelle), dans le cadre de la Fête de la Science 2014

Après avoir sonorisé les Grandes Serres du Jardin des plantes au printemps dernier, l’artiste Rodolphe Alexis nous propose une plongée sonore dans l’archipel des Yaeyama, à Iriomote Jima, l’île la plus australe du territoire nippon.

Encore recouverte à 90% de forêt tropicale et de mangrove, elle présente un taux d’endémisme élevé dont le plus célèbre représentant est un chat-léopard menacé, découvert en 1965.

Projet réalisé en partenariat avec l’Iriomote Station of Tropical Biosphere Research Center et l’Université des Ryûkyûs (Japon)

http://www.mnhn.fr/fr/visitez/agenda/manifestation-evenement/yamamaya-yeux-foret

Extrait en écoute sur TOUCH Radio :http://www.touchradio.org.uk/touch_radio_104_rodolphe_alexis.html

http://www.rodolphe-alexis.info/


INFORMATIONS PRATIQUES
Samedi 11 octobre 2014 – 15h30
Auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution
Entrée par le 36 rue Geoffry St Hilaire – 75005 Paris
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (120 places)

AUDIO-ÉTHIQUE, OÙ LE PAYSAGE S’INSTALLE EN ÉCOUTE


AUDIO-ÉTHIQUE, OÙ LE SEUL PAYSAGE S’INSTALLE EN ÉCOUTE

Dilemmne,

Comment installer du son dans l’espace public sans en rajouter !

Fidèle à mes convictions faisant de l’écologie sonore un pivot de mes interventions in situ, je me demande souvent comment valoriser l’écoute environnementale, paysagère, son esthétique, tout en restant dans une éthique de diffusion non invasive. Pourfendre la muzac installée à outrance dans nombre d’espaces publics, églises comprises, est une chose, mettre en valeur de belles scènes acoustiques sans en « rajouter une couche » en est une autre. C’est donc une forme de défi à relever, ce qui n’est pas personnellement pour me déplaire. Il s’agit de concilier le geste d’embellissement sonore, via différents processus de création, d’installation, de médiation, et le parti pris visant à défendre une véritable éthique dans l’esthétique de l’écoute.

Si le parcours d’écoute, la promenade ou balade sonore selon les vocables est une approche des plus intéressantes à différents titres, pour rester dans cette posture sensible et respectueuse, d’autres médias ou dispositifs me semblent trouver des échos favorables dans mes recherches.

L’écrit en et assurément un. L’écriture d’une balade écoute consignée sur papier, fut-il numérique, non pas comme une trace d’une fidélité absolue, mais plutôt comme l’envie de partager après coup des émotions, des sensations, des temps forts, comme une invitation à réécrire de nouveaux parcours, à initier et partager de nouvelles balades.

Carnet de notes en marches sonores

La mise en scène de ponts d’ouïe est une autre façon de jalonner un parcours d’écoute en cadran une scène acoustique, en lui donnant suffisamment de visibilité, d’audibilité, pour en faire apprécier ses richesses intrinsèques. Une chaise, un banc, judicieusement positionnés ou choisis, positionneront l’auditeur potentiel dans une posture d’écoute induite dans l’audio-scénification d’un lieu.

Un objet de cadrage, de visée, d’amplification, s’auscultation seront autant d’extensions d’écoutes invitant à rechercher le micro comme le macro son, dont l’aspect ludique de l’approche renforcera l’intérêt à tendre l’oreille vers une multitude de paysages sonores en devenir.

Ausculter l'eau - Aquamacrophones

Un texte, un écrit, une vraie/fausse consigne, une affichage insolite, une pensée décalée, poétique, militante, ironique, ponctuant des espaces urbains, ou naturels, seront installés comme des révélateurs de scènes auriculaires ambiantes, à portée d’oreilles.

Paysages en écoute !

DAS - Résistance tympanesque

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Calligraphie - Parcours d'écoute

Et bien d’autres dispositifs muets et pourtant très parlants, donnant à l’espace public la possibilité de moultes lectures sonores en partant de l’existant, du quotidien, qui ne rajoutent aucune sonorités exogènes, se contentant de valoriser, de musicaliser les espaces de vies.

Vers une audio-éthique qui prônerait un geste artistique teinté d’écologie sonore.

PARCOURS D’ÉCOUTE, BALADE SONORE – LYON À RÉSONANCES


LYON À RÉSONANCES
Aujourd’hui petite balade dans le centre de Lyon, quartier Bellecour Terreaux. Un pré-repérage pour une future balade. J’y ai traqué les résonances. Une magnifique galerie marchande début du siècle par le passage couvert de l’Arque, l’église Saint-Nizier, le parking des Cordeliers, la cour intérieure du musée de l’imprimerie, le sombre passage couvert du Lycée ampère, la somptueuse salle d’attente toute boisée du Palais Saint-Pierre autrement dit Musée des Beaux-Arts, le parking souterrain des Terreaux, l’accueil de l’Opéra… J’aurais pu également opter pour un passage sous un pont en bord du Rhône, mais ce sera pour une prochaine fois. La presqu’ile lyonnaise se pare de mille échos-résonances furtifs ou prégnants, chacun teinté de couleurs différentes, des plus brillants au plus mats, des plus tape-à-l’oreille aux plus discrets. Lyon, comme beaucoup de grandes ville est ponctuée de multiples résonances, parfois bien cachées, que je débusque avec gourmandise, voire même avec avidité, au gré de mes pas. Ces résonances participent à tisser un portrait sonore de la ville, de l’intime, du secret au cérémonial, jusqu’au grandiose monumental parfois. 
Pour finir, j’achète, dans ma librairie préférée, un livre essai de Franscesco Careri « Walkscapes – La marche comme pratique esthétique » car il fallait bien clore cette déambulation de la meilleure des façons.
Dans un passage de l’ouvrage susdit, nommé Errare humanum est, l’auteur note « …La marche est un art qui porte en son sein le menhir, la sculpture, l’architecture et le paysage. C’est à partir de cette action simple que se sont développées les relations les plus importantes que l’homme entretient avec son territoire… » J’en ferai donc ma phrase du jour, et sans doute de mes prochaines déambulations.

See on Scoop.itDESARTSONNANTS – Gilles Malatray – Vers un art du paysage sonore

La marche sonore, expérience sensible, artistique, écologique, et encore ?


La marche sonore, expérience sensible, artistique, écologique, et encore ?

Au début des années 80, j’ai rencontré une personne, Elie Tête , et une structure, Aciréne. qui m’ont véritablement appris à écouter, et entre autre à me promener dans divers espaces sonores, à construire des dispositifs pédagogiques pour partager ces expériences, et enfin à réfléchir sur la raison d’être, les finalités de ces pratiques.

A l’époque, nous étions très peu à expérimenter ces déambulations, souvent considérés comme de gentils excentriques faisant joujou avec nos oreilles.

Aujourd’hui, les propositions de balades sonores sont pléthores, pour le meilleur et pour le pire, s’appuyant sur différentes justifications, explications, propositions esthétiques, technologies, touristiques, artistiques, culturelles et sociales…

Continuant pour ma part à pratiquer très activement et à questionner ces marches sonores, je me pose aujourd’hui quelques questions,soulève des problématiques, tentant de placer le geste d’écoute à la fois dans une approche sensible, esthétique, artistique, mais agissant aussi comme un outil amenant à une pensée rationnelle, à une réflexion soulevant des questionnements entre expérience de terrain et construction intellectuelle.

Différentes problématiques émergent alors de ces cheminements d’écoute. J’en cite ici quelques unes, en ayant conscience des manques, des incomplétudes, des zones restant à explorer.

Ces approches ne sont pas forcément ici hiérarchisées, ni même classées selon telle ou telle thématique. Elles ne donnent pas non plus de réponses définitives aux questionnements, ces derniers étant souvent traités in situ, autour de différents cas de figures, modèles, en collaboration avec les spécialistes compétents.

L’émergence du paysage sonore. Le chemin n’existe pas dit Antonio Machado, c’est le promeneur qui le construit en marchant. Pas plus que le paysage sonore n’existe au départ, c’est l’écoutant qui le construit… en écoutant, et parfois en marchant. De l’expérience sensible à la construction du paysage sonore via l’écoute en marchant, il n’y a qu’un pas si j’ose dire.

De l’expériences physique, sensibles, à l’approche scientifique. On peut, avec des collaborations de spécialistes, mener des études épistémologiques, phénoménologiques, méthodiques, systémiques, neuro-perceptives, autours des postures d’écoutes déambulatoires, mais aussi de l’appropriation des espaces traversés, des productions artistiques, des aménagements… Comment une expérience sensible peut convoquer des démarches scientifiques rationnelles, pour entre autre chose justifier et démontrer les finalité du geste d’écoute en marche ? Par extension, quels sont les constituants d’un environnement sonore, comment s’agencent-ils, interagissent-ils pour montrer un environnement global, cohérent, en tous cas dans ses définitions ? Comment les perçoit-on, les analyse t-on ? Quelles méthodes et outils peut-on en déduire, notamment dans de gestes d’embellissement, d’aménagement, de création ?…

L’écoutant face à des expériences spatio-temporelles inouïes. La marche, ponctuée de points d’ouïe, place l’écoutant au cœur des sons, environné des multiples mouvements, apparitions/disparitions des sources sonores, et souvent dans un état d’hyper-réceptivité, d’hyper-sensibilité qui accroît la sensation d’être immergé dans une scène auriculaire à 360°.

Les technologies embarquées, mobiles, comme des extensions d’écoute, entre réalité augmentée et outils prospectifs. Audio guides, GPS et autres géolocalisations interactives proposent au promeneur des situations d’immersion ludiques, parfois didactiques. Le corps en mouvement se frotte à l’espace, entre réalité et fiction surajoutée. le choix de différents possibles modifie le cours du jeu, de l’exploration, et au final les sensations. Ces « prothèses technologiques » nous interconnectent à différents niveaux de l’espace, jouant sur des amplifications, des superpositions, des décalages et autres anachronismes, au risque même de couper le corps, l’oreille, les sens, d’un terrain pourtant intrinsèquement si riche.

La dimension sociale de l’homme sonore écouteur/producteur. L’homme est au centre de l’écoute, ou plutôt le plaçons nous ainsi lors d’une marche sonore. Ses actions se teintent, se précisent parfois de traces sonores résiduelles, de même signe-il lui-même son espace de sons conceptuels. Marcher dans un univers vivant, habité de sons et d’humains, avec les étroites relations qu’ils entretiennent, amène à poser des questions sur des formes de constructions sociales où les sons auraient grandement leurs mots à dire. Sons liés à des pratiques professionnelles, artistiques, communication orale, aménagements, savoirs-faire patrimoniaux contribuent à forger des ancrages auriculaires où la vie sociale transparaît nettement à l’oreille du promeneur écoutant.

L’approche kinesthésique des lieux. Marcher, essentiellement dans les espaces urbains, permet de sentir littéralement l’espace sonore sur son corps, les pressions acoustiques, les impressions d’espaces ouverts « aérés », ou plutôt refermés, intimes, parfois oppressants. Les passage d’une ambiance à l’autre, en fondus ou en ruptures, donnent à toucher du son par tous les pores de la peau. On ressent tout un univers vibratoire des véhicules de surface, métros, trains, qui animent le sol, les barrières, les grilles d’aération de frissonnements physiquement perceptibles, sans parler des signaux électro-magnétiques qui nous traversent pernicieusement car silencieusement.

L’approche synesthésique des lieux. L’écouteur en mouvement, bien que mettant en avant le sens de l’ouïe, perçoit son environnement par la vue, l’odorat, le toucher… Une mémoire des lieux associe souvent différentes sensations intimement mêlées. Entendant, ou plutôt réécoutant de mémoire un petit port portugais au retour de la pêche en fin d’après-midi, l’odeur des poissons fraîchement sortis de l’eau, mais aussi des sardines séchées, de saumures, des cuisines ouvertes sur la rue, des couleurs vives des bateaux de pêche, les cris et les chants, le frétillement des poissons dans les bacs, le roulis de la mer… s’agencent pour restituer un paysage multi sensoriel. Un son s’associe parfois à une densité, à une masse, à une forme, à une trajectoire, à une couleur, voire à une odeur. L’exemple d’une promenade écoute dans un port de pêche portugais me prouve à quel point la mémoire du lieu est construite et entretenue d’un enchevêtrement sensitif, même si je privilégie l’écoute, pour assoir ma démarche,  dans un effet de loupe auditive paysagère.

Un outil de représentation du territoire. Comment décrire, écrire et construire des marches, des errances, des mouvements/postures, des itinéraires, des trajectoires, établir des relevés, effectuer des états des lieux, et dresser des cartes sensibles. On touche ici à l’émergence d’une géographie sonore ou topophonie, aux modes d’interactions liant le lieu et ses sonorités propres, et vice et versa, aux procédés d’écriture représentatives, esthétiques, discursives, prospectives, modélisantes…

Le décalage esthétique, artistique interpellant le promeneur en le plaçant dans des situations d’émerveillement, d’enchantement, de réenchantement… Faire rêver le promeneur pour le plonger dans un quotidien réinventé, tel semble être un postulat, en tous cas pour moi, d’une promenade écoute, expériences à l’appui. Décaler la perception, redonner au trivial, au mille fois parcouru, traversé, une dimension ludique, poétique, poïétique, amenant à apprécier nos lieux de vie ou des sites inconnus, comme des espaces possédant et générant leurs propres musiques, ne serait-ce que l’instant d’une promenade, voire plus si affinité.

Article précédemment publié sur l’ancien blog Desartsonnants Le 9 juin 2013, modifié et corrigé le 14 Août 2014

Desartsonnants, parcours sonores en chantier et à venir


Desartsonnants, parcours sonores en chantier et à venir

– Août, repérages parcours sonores urbains et ateliers in situ « Calligraphies sonores » avec Nathalie Bou (en chantier)
– du 5 au 15 Septembre, City Sonic, parcours d’arts sonores dans la ville de Mons (BE); médiation radiophonique
– 19, 21 Septembre, Parcours transdisciplinaire Chemin de traverses, avec Ai/Abo, Le Grand Parc de Miribel Jonage
– 25, 28 Septembre, Parcours sonore dans le jardin ethnobotanique de la Gardie Rousson, avec Alain Joule et Pascale Goday.
– 13, 16 Octobre, Balades sonores pentes de la croix-Rousse et installation « sons de la ville » avec Le Lycée La Martinière Terreaux, dans le cadre des Assises nationales de la qualité de l’environnement (CIDB)
– 17 Octobre, Début d’un nouveau cycle d’enseignement autour des arts sonores, Ecole IESA à Lyon
– 23 Octobre, balade sonore sur la Presqu’ile lyonnaise avec Promenades Urbaines Lyon...

PS : Je cherche bien évidemment d’autres lieux où écrire des parcours d’écoute in situ. Si vous en connaisez, je suis preneur (de son)…

desartsonnants@gmail.com

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http://www.scoop.it/t/les-oreilles-bruissonnantes

 

Parcours sonore – Bancs d’écoute


Parcours sonore
Bancs d’écoute

Un trajet dans la ville, ou en péri urbain, voir en milieu rural,est en générale ponctuée de bancs. Placés dans différents lieux, endroits très fréquentés ou plutôts intimes, associés parfois à des points de vue, panoramiques, les bancs constituent des espaces de repos, des ponctuations où la marche s’interrompt pour un instant. Ce sont des lieux propices à la méditation, parfois à la rencontre impromptue, à la lecture d’un roman ou d’une tranche de paysage. Mobilier du regard porté, de l’oreille immergée, tracer un itinéraire urbain via un mailllage de bancs est une expérience où l’on installe des points d’ouïe ici et là, écrivant un parcours d’écoute dans un espace urbain complexe et plus sensible qu’il n’y paraît de prime abord.

Une forme de dérive post-situationiste assise sur l’aléa de rencontres bancales mais néanmoins sérendipiteuses ?

La posture et le cadre d’écoute remodèlent le paysage sonore comme des orientations ostensibles de l’audition vers des sources prédéterminées, quels qu’en soient l’amplitude de leurs champs et la diversité de leurs plans.

L’écoute comme une déambulation rituel, une sorte de cérémonie entre les deux oreilles. Ouvrez le banc  d’écoute !

Dis moi où tu t’assois, je te dirais quel écoutant tu es, peut-être car cela parait, une fois ennoncé, un brin présomptueux…

Exemples en images

Le son des cloches

Banc d’écoute cadrée

Conversation et écoute urbaine

L’oreille sur le pont… Good Vibrations

Cadre d’écoute

De la mer, on voit mon banc; de mon banc, on entend la mer…

L’écoute panoramique, vertigineuse, de fil en aiguille…

Panoramique urbaine, douce rumeur…

Parcours d’écoute, balade sonore – Malve en Minervois

Où les oreilles nous mènent en bateau – Envie de voyage…

Ceci n’est pas un banc, pourtant c’est bien un « promeneur écoutant » qui y est assis…

APPELS À SONS CARROUSA SONORE – MARSEILLE RÉSONANCE


APPELS À SONS

CARROUSA SONORE – MARSEILLE RÉSONANCE

Grenouille se fait le relais des appels à création ou à participation qu’elle repère dans le monde radiophonique et sonore…

Projet réalisé avec le soutien du MuCEM

Date limite d’envoi : 25 juillet 2014

Projet de diffusion d’art sonore dans l’espace urbain de Marseille et au Mucem du 12 au 22 septembre 2014.
Une proposition de Younes Baba-Ali en collaboration avec Anna Raimondo dans le cadre de «Marseille Résonance», Mucem.

marseillerésonanceAu départ, la carroussa est un module précaire de vente ambulante que l’on retrouve dans le paysage urbain marocain avec une fonction bien précise: vendre et répandre des cd’s coraniques en diffusant dans les rues des versets religieux. Elle est composée d’une charrette fabriquée à partir d’éléments de récupération, munie d’une batterie permettant d’alimenter un lecteur audio, un amplificateur ainsi que des enceintes composant le module. Dans le cadre de “Carroussa Sonore“ l’objet garde son aspect et sa fonction première de diffusion sonore, mais présente ici un panorama des créations sonores et radiophoniques contemporaines (du paysage sonore à la composition musicale, de la poésie sonore au slam, du documentaire aux pièces interactives) et, implicitement, se transforme en un moyen de sensibilisation à l’écoute. Conçu par l’artiste Younes Baba-Ali en Mai 2012 à Rabat (Ma), ce projet a proposé une traversée sonore dans les rues de la capitale marocaine, mais a aussi voyagé en Janvier 2013 à Bruxelles (Be) et en Juillet 2013 à Trento (It), en diffusant une sélection d’art sonore issue d’un appel à projet international.

Pour “Carroussa sonore – Marseille Résonance“ Younes Baba-Ali a invité l’artiste Anna Raimondo à collaborer pour la réalisation d’une nouvelle collection sonore, spécifique pour la déambulation prévue dans l’espace urbain de la ville et au Mucem.
Le projet conserve toujours son intention de familiariser le grand public à la création sonore et radiophonique à travers une pluralité de formats et d’approches grâce à une réadaptation de l’objet de la carroussa ; mais cette fois-ci, la sélection sera articulée autour de Marseille, de son espace urbain et de sa sphère publique.
Les artistes sont invités à se confronter et à traduire en son, l’esprit résistant et à la fois mutant de la ville, suggérée comme territoire politique et géographique, mais aussi comme lieu symbolique et poétique. Comme point de départ, de passage ou de chute; possibilité de traverser des cultures sans voyager; laboratoire en transformation. “Ville du destin” comme disait le philosophe Walter Benjamin ou “port des exils“ selon l’écrivain Jean-Claude Izzo.

Sur invitation et grâce à un appel à projet international, “Carroussa Sonore – Résonance Marseille“ devient donc un dispositif de micro ouvert, une radio libre, où à travers d’une variété d’horizons esthétiques et politiques, les oeuvres sonnent et résonnent entre elles. Le projet annonce une double intention : construire un discours multiple qui questionne la ville en la traversant et en même temps déconstruire ses clichés. Le tout en passant par la complexité et les possibilités du langage sonore.
Les artistes sont invités à répondre à l’appel à projet en proposant une seule création radiophonique, sans aucune restriction de genre ou de langue, d’une durée maximale de 10 minutes. Les travaux sélectionnés seront diffusés via la carroussa dans les espaces urbains de Marseille pour “Carroussa Sonore – Marseille Résonance“ et parallèlement au Mucem, ainsi que sous différentes formes : émissions radiophoniques et séance d’écoute réalisées dans le cadre du projet.

Dossier de candidature et modalités de participation à consulter ici.

CRÉATION RADIOPHONIQUE – PÉRIPHÉRIES EN ÉCOUTE


PÉRIPHÉRIES EN ÉCOUTE

Une écoute des périphéries de la ville sur Radio Campus à Bruxelles (FM 92,1 MhZ ou http://www.radiocampus.be)
avec la note d’intention de l’auteur Gregor Beck : « Ce programme a été conçu comme une exposition de tableaux sonores des périphéries de la ville de Bruxelles.

Ces « périphéries » sont des espaces de transition, de passage, de transformation, des zones où l’homme tantôt détruit la nature, tantôt lui permet de se réapproprier des ouvrages qu’il y a laissés à l’abandon.
C’est là que le citadin relègue ce qui est trop encombrant, trop sale, trop bruyant pour demeurer au cœur de la cité mais qui doit cependant lui rester proche. Qu’il s’agisse de grands complexes commerciaux ou de déchetteries, de zones industrielles ou de loisirs, d’axes de communications ou de cités dortoirs, ces zones peu séduisantes sont néanmoins nécessaires à la vie urbaine.

Ces paysages (dés)humanisés tout autant que (dé)naturés dans lesquels les rapports de force entre l’homme et la nature sont tantôt symbiotiques, tantôt parasitaires, mais où l’un(e) et l’autre entretiennent des échanges qui bien que parfois discrets restent étroits.

Ma volonté est aussi de faire entrer l’auditeur là où il ne peut ou n’irait pas à priori, de lui faire découvrir certains paysages « inouïs. »

En revanche il y est aussi question de donner à entendre l’omniprésence de bruits qui nous entourent – rumeurs lointaines de moteurs, vibrations électriques, passages d’avions… – mais auxquels nous ne prêtons même plus attention.

« Périphéries » est une invitation à une heure d’écoute contemplative de moments et de lieux que nous considérons communément « sans qualité. »

Je recommande toutefois à l’auditeur de l’écouter dans les meilleures conditions possibles.

Gregor Beck

PS : Une rediffusion est programmée dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11/7 à 2h du matin.

—————
Durée : 59’16
Conception, production, prises de son et mise en onde de Gregor Beck
Production : Across Stickos asbl – juillet 2014
Réalisé avec le soutien du Fonds d’aide à la création radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le fonds « Du côté des ondes » de la RTBF, de la Scam, de la SACD et du service de la promotion des lettres de la fédération Wallonie-Bruxelles.

FUKUSHIMA OPEN SOUNDS À LA MAISON LAURENTINE


FUKUSHIMA OPEN SOUNDS

Programme La Maison Laurentine – LostDog, été 2014

LostDog NoMoreFukushima

Fukushima open sounds La Maison Laurentine  – été 2014 

Une action de sauvegarde transnationale, géante et sonore par Aurèle, La Maison Laurentine, webSYNradio et Fukushima Open sounds

 

 

Voici les différents liens pour trouver/partager les sons, à partir du 6 juillet.

 

Pour embarquer sur votre site le lien du stream webSYNradio:

http://91.121.133.19:8000/synradio.mp3

 

Pour activer le stream sur :

Droits de cités http://droitdecites.org/2014/02/11/lostdog-nomorefukushima-aurele-a-la-maison-laurentine/

websynradio : http://synradio.fr/lostdog-nomorefukushima/

le site du projet Fukushima Open sounds : http://fukushima-open-sounds.net/carte/lostdog-aurele-maison-laurentine-ete-2014/

 

Le podcast avec fichiers splités (à copier coller dans vlc/i tunes ou tout autre lecteur de votre choix) :http://91.121.133.19/sons/artistes/311/playlist_fukushima_lostdog2014_websynradio-web.m3u

 

Le podcast fichier unique  (à télécharger ou à copier coller dans vlc/i tunes ou tout autre lecteur de votre choix) :http://91.121.133.19/sons/artistes/311/playlist_fukushima_lostdog2014_websynradio_MP3WRAP.mp3

 

Toutes les infos :  http://fukushima-open-sounds.net/carte/lostdog-aurele-maison-laurentine-ete-2014/

 

Les pièces sonores

julia_Drouhin

Tincantelephon (sonic piece, 1’12) French producer and sonic artist, Julia Drouhin recorded Tristan Stowards installation, Tin Can Telephone, in Salamanca Art Center, Hobart, Tasmania, in 2011. Strings, cans, rocs, radio melodies and space are connected when the listener put his ear in a can. 

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/tincantelephon-julia-drouhin-2011/

éric_Cordier

Suddendeath in Nakoso (electro acoustic, 8’34)

Eric Cordier is a french composer and japan lover.

This electro acoustic piece was created as part of a program organized by Institut Français Hors les murs, “C’était un si beau jour, si calme…”

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/sudden-death-in-nakoso-piece-electro-acoustique-eric-cordier-c%E2%80%99etait-un-si-beau-jour-si-calme%E2%80%A6/

 

tomoko_Momiyama

I Saw Time under a Cherry Tree (electro acoustic, 17’30)

This piece was created by Tomoko Momiyama partly  at INA/GRM during an artist residency, summer 2012.

“I went to ask the trees in Paris what they thought about the situation in Fukushima. It was in the summer of 2012, over a year after the Great East Japan Earthquake and Tsunami. “I Saw Time, under a Cherry Tree” uses voices of these Parisian trees, as well as sound recordings from Fukushima, Tokyo, Aix-en-Provence, Geneva, and Paris.”

+ http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/i-saw-time-under-a-cherry-tree-une-piece-detomoko-momiyama/ 

 

joachim_montessuis

The glowing tree (electro acoustic, 19’)

This piece was created by Joachim Montessuis at INA/GRM during an artist residency, summer 2012.

Since 1993 Joachim Montessuis has been developing a transversal sonic poetry praxis focused on experimental voice processing and immersive concert-installations.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/joachim-montessuis/

 

bérangère_maximin & Colin-johnco

Le fléau (electro acoustic, 9’44)

This piece was created by Bérangère Maximin at INA/GRM during an artist residency, summer 2012.

“Act as if nothing happened. The end of the world, nothing is more abstract. We are here, smug, fat, tired. Choose to ignore, IGNORE.” BM & CJ

http://fukushima-open-sounds.net/carte/berangere-maximin-colin-johnco/

 

koji_nagahata

Recording Fukushima (Abukuma River: 7 December, 2011 )

Koji is Nagahata is professor / researcher in acoustics and sound design at the University of Fukushima.

Recording Fukushima ( Bunka Street: 26 May, 2011 )

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/bunka_street_110526/index-e.html

 

Julien Blaine & ElfuegoFatuo

Disparus (sonic piece, 2’47) The french poet Julien Blaine offers a text to be read aloud and in groups.  We listen to the reading created and recorded by Elfuegofatuo.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/disparus-elfuego-fatuo-sur-une-invitation-de-julien-blaine/

 

koji_nagahata

Recording Fukushima (Station Road of the Fukushima Station: 13 May, 2011)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/ekimae_110513/index-e.html

 

Bruno_Bernard 14h46 , (Electro acoustic piece, 5’20)

This electro acoustic was performed with the sounds of the Japanese NHK television, especially during the explosion of a reactor.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/a-chaud-piece-de-bruno-bernard/

 

koji_nagahata

Recording Fukushima (Fukushima University: 11 April, 2012)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/fukudai_120411/index-e.html

 

Dan Charles Dahan Sauf la lune, (sonic piece, 12’)

Dan Charles Dahan aka dan.digital creates a poetic gesture in the form of sound collages.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/sauf-la-lune-piece-electro-acoustique-dan-digital/

 

Ayako_Sato

sen no kioku, mémoire d’une ligne (10’40)

Ayako Sato is a student in the electro acoustic class of Carl Stone at the Tokyo University of the Arts.

Her sonic piece play (sen no kioku, recollections of a line) is the result of a workshop organized by Carl Stone and Tomoko Momiyama on the theme of Fukushima and in connection with the project « Meanwhile in Fukushima. » http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/sen-no-kioku-memoire-dune-ligne-ayako-sato-2012/

 

claire_chalut

Notes d’apocalypse (sonic piece, 12’24)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/claire-chalut/

 

koji_nagahata

Recording Fukushima (Fukushima University: 20 July, 2011)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/fukudai_loudspeaker_110720/index-e.html

 

carl_stone

Threnody (sonic piece, Tokyo, 10’23)

This piece was created by Carl Stone at INA/GRM during an artist residency, sept 2012.

American composer born in 1953. Based in California and Japan, Carl Stone is composing electro-acoustic music since the 70s.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/threnody-for-the-victims-of-fukushima-carl-stone/

 

Gilles_Malatray

Litanies Résilientes (sonic piece, 3’33)

Fukushima : a name which calls into question the very balance of the world and our societies.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/litanies-resilientes-gilles-malatray/

 

Koji_nagahata

Recording Fukushima (Kotori no Mori, Forest for Birds: 1 May, 2011)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/kotorinomori_110501/index-e.html

 

philippe_petit

Daiichi melts down (electronic piece, 6’36)

“This piece corresponds to the vision that I have of what would be a post-disaster atmosphere, where everything starts nicely then deteriorates, and then explodes back gradually”.P.Petit

http://fukushima-open-sounds.net/carte/philippe-petit/

 

daniel_martin_borret

Fukushima on air 1 (electronic recordings)

Series of raw frequencies that correspond to the noise measures listed day after day by the french institute IRSN. 

http://fukushima-open-sounds.net/carte/daniel-martin-borret/

 

ryôko_sekiguchi

Lecture (in french, Comment nommer une catastrophe, Carré d’art, Nîmes, 5’30)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/ryoko-sekiguchi/

 

daniel_martin_borret

Fukushima on air 1 (electronic recordings)

Series of raw frequencies that correspond to the noise measures listed day after day by the french institute IRSN. 

http://fukushima-open-sounds.net/carte/daniel-martin-borret/

 

Thierry_Charollais Fear in Fukushima (electro acoustic, 33’47)

With sounds by Koji Nagahata and recordings from the CERN (European Centre for Nuclear Research).

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/fear-in-fukushima-improvisation-electro-thierry-charollais/

 

emmanuel_mieville & patrice_cazelles

Fuckyoushima (sonic poem, 12’43)

This sonic and musical poem is composed from capture sounds of the human voice and electroacoustic sounds with reference to the violence of a cataclysm

http://fukushima-open-sounds.net/carte/emmanuel-mieville-patrice-cazelles/

 

daniel_martin_borret

Fukushima on air 2 (electronic recordings)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/daniel-martin-borret/

 

ElFuegoFatuo (clara_de_asis & laura_vazquez)

Il Traverse (sonic poem, 4’04)

This sonic poem combines new technologies and contemporary poetry using the voice processing, sound, digital media, but also performative poetic text.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/elfuego-fatuo/

 

frédéric_mathevet

Partition pour aerophone avec sax baryton  (14’)

Frederic Mathevet is graduated as doctor of arts, visual researcher, composer.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/once-upon-a-time-in-fukushima-avec-saxo-baryton-frederic-mathevet/

 

ulysse (Renaud Beaurepaire, Thomas Bernard, Grégoire Florent, Frédéric Fradet)

Improvisation for Fukushima (25’29)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/ulysse-renaud-beaurepaire-thomas-bernard-gregoire-florent-frederic-fradet/

 

projet_gunkanjima (Gilles Laval &Yoko Higashi, Marc Siffert, Takumi Fukushima, Laurent Grappe, Yuko Oshima)

Musical and electro acoustic improvisation (cartoon, 2’27)

Gunkanjima anticipates a chaos which 40 years later would take definitive boost at Fukushima.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/gunkanjima/

 

Koji_nagahata

Recording Fukushima (Kotori no Mori, Forest for Birds: 22 January, 2012)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/kotorinomori_120122/index-e.html

 

n_jacob & keiji_katsuda & Otto-v_rhino

Fukushima Nuclear (japanoise, 5’05)

Noise and chaos from the Japanese TV comments describing the event.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/n-jacob-otto-v-rhino-keiji-katsuda/

 

Koji_nagahata

Recording Fukushima (Machi-naka Square: 12 August, 2011)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/machinaka_110812/index-e.html

 

cristian_vogel

Candle song (electronic piece, 9’39)

This piece was generated by oscillator banks tracking the infra-red heat radiation emitted by the flame of two candles and tracked using Nintendo WiiMote IR camera.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/cristian-vogel/

 

dominique-balaÿ

Recording Fukushima (Minamisoma seafront, may 2012)

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/front-de-mer-minamisoma-25-mai/

 

laurent_choquel-aka-Charles-Premier

Fukushima diggins (sonic piece, 6’41)

These recordings were made by a new type of sensor sensitive to noise, radioactivity and the presence of life. It was used during excavations in the ruins of Fukushima.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/laurent-choquel-aka-charles-premier/

 

matthieu_bec_aka-mutann

Poto Elek (electro, 1’34)

The symbolic of counter Geiger

http://fukushima-open-sounds.net/carte/mathieu-bec-aka-mutann/

 

Cats Hats Gowns

Untitled ( guitar & electro, 13’10)

“like a memory-based exploration of mental miniatures, recalling wash tint landscapes and pointillist abstractions in slow motion.”

http://fukushima-open-sounds.net/carte/cats-hats-gowns/ 

 

maia_barouh

Amami (traditional song from the island of Amami, 2’13)

Maia Barouh is an artist born in Tokyo, with a Japanese mother and a French father.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/maia-barouh/

 

dominique-balaÿ

Recording Fukushima (Youdou’s office in Minamisoma: may 2012)

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/j13-ambiances-rizieres-oiseaux-grenouilles-pluies-minamisoma-25-mai-2012/

 

masae_gimbayashi

Kakyoku (piano composition, 3’29)

Kakyoku (melody flowers) is the title of a piece composed by Fumio Yasuda and created by Masae Gimbayashi-Barbotte, in support for earthquake victims in Japan, April 7, 2011 at the Theatre Ile-Saint Louis, Paris.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/masae-gimbayashi-barbotte-3/

 

masateru_kawakami

Shout and silence (sonic piece, 4’)

This sonic piece is a reaction to the protests against nuclear power plants in Japan.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/masateru-kawakami/

 

jean_pierre_balpe

Fukushima 4 (sonic poem, 2’44)

Fukushima is a generator which produces texts automatically.

-> http://fukushima-open-sounds.net/carte/jean-pierre-balpe/

 

sylvia_monnier

Meanwhile One (electronic piece, 6’32)

Iimages and facts come to us through an elliptical prism.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/sylvia-monnier/

 

pascal_deleuze

Expression Love For Fukushima (improvisation, bass, 7’01)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/pascal-deleuze/

 

reiko_NG                                                                                

Reiko sings Adèle, Hobara, Fukushima (8’55). Reiko is a student living in Fukushima-city.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/reiko-sings-adele-hobara-fukushima-24-mai/           

 

richard_pinhas & merzbow

FUKUATOMKILLUS (guitar + electronic, 3’46)

“We hope that this short recording  will encourage people become aware of the world in which we live, and FREEDOM for which we must fight constantly” RP

http://fukushima-open-sounds.net/carte/richard-pinhas/

 

Koji_nagahata

Recording Fukushima (Shinhama Park: 1 May, 2011)

http://www.sss.fukushima-u.ac.jp/~nagahata/fsp_311/shinhama_110501/index-e.html

 

rodolphe_alexis

Shoganai (sonic piece, 6’)

This piece was made for 2nd edition of the « Radiophonic Creation day » in tribute to victims of triple Japanese disaster – March 11, 2011.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/rodolphe-alexis/

 

stephane_balaÿ

improvisation (guitar, sounds from the street, 5’25)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/stephane-balay/

sylvia_monnier

Meanwhile Two (electronic piece, 7’16)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/sylvia-monnier/

 

thanatho_oleg_sound_system

fukushima (electro sonic piece, 20’15)

This piece opposes on one side the question of media coverage and policy measures envisaged from the emergency and the other, anxiety, fear and stress of people affected by the disaster, all are assumed to cause a reflection on the danger and therefore the alleged relevance of this energenetic orientation.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/thanato-twist-with-olegs-sound-system/

 

hideo_furukawa

Lecture (in Japanese, Ashura, 3’39)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/hideo-furukawa/

 

michel_titin-schnaider

Japan (sonic piece, 25’)

Michel Titin-Schnaider is a french electronic composer : “The 6th of may 2012, Japan waked up without nuclear energy.” 

http://fukushima-open-sounds.net/carte/michel-titin-schnaider/

 

philippe_poirier & Salvatore_puglia

From Castro (radiophonic piece, 9’53)

Allegorical piece, inspired by the events in Fukushima. His background is formed by recording a walk in search of the ruins of Castro, the « ideal city » of the Renaissance, the capital of the Duchy of Farnese, besieged and destroyed by the mercenaries of the pope in 1649 and since buried in scrub.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/philippe-poirier-salvatore-puglia/

 

Aurelien_chouzenoux

Médée-Fukushima (work in progress, 15’06)

Excerpt from a work in progress: sound composition performed by Aurélien Chouzenoux for  the project Medea-Fukushima.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/aurelien-chouzenoux/

 

projet_gunkanjima (Gilles Laval &Yoko Higashi, Marc Siffert, Takumi Fukushima, Laurent Grappe, Yuko Oshima)

Grappes, 1’20

http://fukushima-open-sounds.net/carte/gunkanjima/

 

yasuaki_shimizu

Sense and non sense (sax improvisation, 3’38)

Composer, saxophonist and producer Yasuaki Shimizu is an insatiably inquisitive artist whose musical explorations range from classical to free improvisation. 

http://fukushima-open-sounds.net/carte/yasuaki-shimizu/

 

david-christoffel

Le courage (sonic piece, 6’54)

David Christoffel is a French theorist, composer and radio producer

http://fukushima-open-sounds.net/carte/david-christoffel/

 

yoko_higashi

Bon Odori for Konan Village (sonic piece, 11’58)

This piece was  composed from sound recording at  Konan-machi (Koriyama) during  Bon odori festival in 2007.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/yoko-higashi/

 

yoko_higashi

Crepuscule (traditional song, 2’01)

This short piece includes a song from the village of Soma in Fukushima prefecture, sung by Kimiko Ogoshi.

The sound recording(including vocals) was made before 11 March 2011, in 2009.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/yoko-higashi/

 

Christine Webster

Fukushima_Days (electro acoustic piece, 25’45)

After Fukushima,  the great question of life and living, as suspended. What do we do?

 http://fukushima-open-sounds.net/carte/christine-webster/

 

Christophe Gouttes aka Matgorski

00shima (mix sounds, 50’17) I’m touched http://fukushima-open-sounds.net/carte/christophe-gouttes/

 

89

Christophe Polese aka POL

Protest (sonic piece, 5’31)

Don’t forget that everyday since 3 years billions of liters of radioactive water are pulled in the ocean. There is strong evidence that in 20 years from now, not a single fish will have survived in the ocean (not only because of Fukushima, the ocean are getting acid from way before the accident). Can you imagine a world without fish ? You better start to try now because there is no way back.

 http://fukushima-open-sounds.net/carte/christophe-polese-aka-pol/

 

Philippe Jubard

Ecouter (electro acoustic, 13’33) a catastrophe caused by human activity and [which] involves political, economic, scientific areas of Japan and other countrieshttp://fukushima-open-sounds.net/carte/philippe-jubard/

 

Heike Fiedler

shima (sound poetry, 2’51)

To participate is also thinking of those who have been affected directly and long-term, or forever, by the accident

 http://fukushima-open-sounds.net/carte/heike-fiedler/

 

Alain de Halleux

Meeting with Alain de Halleux  (Bruxelles, march 2014, Interview by Dominique Balaÿ,  1h29’51)

Talking about his past achievements and his immediate plans : films, but also radio and civic actions that occupy him 100%.

http://fukushima-open-sounds.net/geomedia/rencontre-avec-alain-de-halleux-mars-2014-bruxelles/

 

Lionel Marchetti

Konan (de Fukushima) -excerpt- (concrete music, 7’51)

The sky covered with stars. We are near Lake Inawashiro-ko … http://fukushima-open-sounds.net/carte/lionel-marchetti/

 

Dépanne Machine (Nelly Gerouard et Jean-Marc Baude)

The nuclear disaster shows that the future is not nuclear

fuku1x5 (music & improvisation, 5’48)

http://fukushima-open-sounds.net/carte/depanne-machine/

 

Roxanne Turcotte

Zone d’exclusion (electro acoustic piece, 3’57)

These are only angels we hear.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/roxanne-turcotte/

 

Sebastien Menvielle

Japon II (interferences radiophoniques, 58’11)

The nuclear accident at the Fukushima plant is still ongoing. Contamination of the ocean and land is getting worse.

http://fukushima-open-sounds.net/carte/sebastien-menvielle/

 

Stéphan Barron

Poisson Globe (Sonic piece, 15’09)

 So far, so close, into us, without borders. Life, city noises. Invisible, diffuse, overwhelming terror. Everything here, there, going on, fragile and diaphanous. Tribute to Fukushima.

 http://fukushima-open-sounds.net/carte/stephan-barron/

 

Yan Breuleux Tempêtes (sonic piece for audio visual composition, 21′) 

Fukushima obsessed me since the first day of the tsunami …

http://fukushima-open-sounds.net/carte/yan-breuleux/

 

CARTOGRAPHIER LE MONDE À L’OREILLE


DES SONS À LA CARTE

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Pour le plaisir de l’écoute, de la vue, de la collection inventoriée, la géolocalisation de sources ou acoustiques remarquables, le tracage et la présentation de parcours à écouter toutes oreilles ouvertes, la cartographie sonore ou soundmap chez nos collègues anglo-saxons écrit, via internet,une géographie auriculaire extrémemment riche et diversifiée.

Des ergonomies interactives, des mises en formes visuelles au gré des projets, invitent l’auditeur internaute à parcourir le monde, de clic en clic, à l’aide d’une multitude de cartes sonores. Gageons que si l’on tentait de les réunir en une collection, elles construiraient une véritable encyclophonie, telle une sorte d’immense banque sans cesse alimentée. Ces ressources  nous conduisent, de site en site, par une écoute en générale suffisemment active et ludique pour entretenir la curiosité de l’audio-navigateur, à effectuer de surprenantes explorations thématiques, géographiques, ou purement sono-poétiques…

Qu’elles soient l’œuvre de chercheurs universitaires ou d’amateurs éclairés, des spécialistes de l’audionaturalisme, des field recordists émérites ou d’artistes sonores, la diversité des projets permet de croiser des regards et des écoutes sur de nombreux territoires, jusqu’à parfois en faire émerger des prémices d’identités sonores, à défaut de vraiment les cerner.

Certaines sont de véritables outils collaboratifs, participatifs, et voient, au fil des jours et des contributions, leurs masses de données s’étoffer rapidement, pour devenir de riches bibliothèques sonores dans lesquelles la navigation s’effectue via des mots-clés, des recherches géographiques. D’autres proposent des écoutes en temps réel, webcam, caméras sonores ouvertes sur le monde, où il est toujours surprenant d’entendre, de chez soi, une rue nantaise, une ville ou village du Brésil, de la Californie, d’Italie… Le son transporte ainsi littéralement nos oreilles, et notre imagination, vers de beaux ailleurs.

D’ailleurs le seul fait de regarder une carte peut inviter une part de rêve, une envie de voyage, convoquer un brin d’exotisme et l’action de cartographier le Monde, même de façon très parcellaire, contribue à décaler notre écoute vers de nouveaux horizons, dont certains assurément très dépaysants.

Il est difficile d’enfermer certaines cartographies dans un genre particulier, objet esthétique, voire artistique, trace et mémoire, sujet d’étude autour de pratiques ou territoires, et parfois un brin de tout cela, les soundmaps échappent régulièrement à des classifications rigoureuses. Selon leur conception, l’usage, les modes de lecture, les affinités que l’on développera vis à vis de ces espaces sonores informels, la fonction de la carte échappera à moultes catégorisations et modes d’emploi. D’une forme d’errance post debordienne à un itinéraire témathique, de la navigation empirique, qui recherche sciemment  l’inconnu, à celle guidée par des critères esthétiques, les parcours d’écoute via des cartes restent très ouverts, malgré une apparente volonté de vouloir fixer des éléments sonores sur un territoire donné, si tant est qu’un territoire soit véritablement donné… Il reste le plus souvent à construire au fil du temps et de l’aménagement d’espaces de vie, et sans doute la cartographie aide à sa fabrication, ou tout au moins à sa compréhension, à sa lecture, tout en gardant à l’esprit, à l’oreille, le simple bonheur d’une écoute jalonnée de sons surprenants, dans leur quasi infinie diversité.

Voici donc un petit panel donnant à explorer différentes cartographies sonores, villes, chacune avec ses caractéristiques, son ergonomie, son projet, son esthétique… A vous de jouer, d’explorer, de tester ces territoires sonores à portée d’oreilles.

Lisbonne : http://www.europeanasounds.eu/fr/categories-sonores/soundscapes-and-natural-sounds-fr/a-lecoute-des-sons-de-lisbonne

Encore Lisbonne : http://www.lisbonsoundmap.org

Belfast : http://www.belfastsoundmap.org

Montréal : http://www.montrealsoundmap.com/?lang=fr

Echo de métropole lyonnaise : http://echosdemetropole.caue69.fr/wp-content/uploads/2012/05/anim%20sonore/carte_sonore_finale.html

InuKjuak : http://www.inukjuaksoundmap.com

LocusMap – Cartographie de webcam sonores en direct    http://locusonus.org/soundmap/040/

Nature SoundMap : http://www.naturesoundmap.com

New-York : http://fm.hunter.cuny.edu/nysae/nysoundmap/soundseeker.html

Aporee – Carte contributive : http://aporee.org/maps/

Accents et dialectes Grande Bretagne – BBC – http://sounds.bl.uk/Accents-and-Dialects/BBC-Voices/021M-C1190X0043XX-1701V0

Sound Tourism – Sons remarquables : http://www.sonicwonders.org/sound-map/

London Sound Survey : http://www.soundsurvey.org.uk/index.php/survey/soundmaps/one/147/35/

Different sound of Cities : http://www.soundcities.com/?map=1

Toronto : http://torontosoundmap.com

Bruxelles – Brussels Doundmap par « Bruxelles nous appartient  » http://www.bna-bbot.be/brusselssoundmap/?lng=fr

Et beaucoup d’autres encore à glaner ci et là sur la toile.

ÉCOUTE MANIFESTE D’UN GÉOPHONISTE SONO-PAYSAGISTE URBAIN


ÉCOUTE MANIFESTE 

D’UN GÉOPHONISTE SONO-PAYSAGISTE URBAIN

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Banc d’écoute

 Que se bruisse t-il de beau dans ta cité ?

Et avec ta ville, tu t’entends comment ? *(3)

Manifeste à l’usage d’un promeneur écoutant* (1)

 Sommes-nous tous devenus sourds ?* (2)

Tant qu’il y a du bruit dehors, il y a de la vie dedans, et sans doute vice et versa.

Abordées sans a priori, les sonorités urbaines ne sont pas que nuisances, pollutions et envahissements, elles sont aussi sources d’une multitude de micro ou macro scènes acoustiques, se révélant parfois comme de véritables joyaux sonores.

Les sons de villes entrelacent des territoires sociaux bruissonnants, urbaniquement politiques, entre trivialités réalistes et constructions poétiques, voire utopistes…

Une série de portraits sous forme d’audio-urbanités*, des constructions sono-paysagères au fil des rues, des places, des points d’ouïe, fenêtres et micro-architectures d’écoute jalonnent des déambulations auriculaires, plus ou moins erratiques, plus ou moins programmées…

Est alors proposée au promeneur écoutant une écoute en marche, au pas à pas, se posant parfois pour un arrêt sur son, repartant au fil de l’inattendu/inentendu, de l’inouï évanescent, de la rumeur en toile de fond, du micro bruit émergent, des grands sillages soniques, des traînes résiduelles, du pointillisme de signaux indiciels, des résonances architecturales…

L’écoute règne alors comme maîtresse d’œuvre, ou de désœuvrement…

Le géophoniste-sonopaysagiste cueille, recueille, rassemble, fertilise, récolte, sème, agence, préserve, donne du relief, modélise des terrains où une emprise acoustique maîtrise ponctuellement l’exubérance urbaine, ou son effacement, cherchant à offrir ainsi de beaux terrains d’écoute in ouïr.

Le géophoniste-sonopaysagiste aménage des scénophonies*(4), mettant sur le devant de la scène des points d’ouïe, des sites auriculaires remarquables, (re)plaçant l’oreille au centre de la ville, l’orientant vers de larges panoramas ou d’intimes resserrements…

Le géophoniste-sonopaysagiste est bel et bien un artiste de et dans l’espace public, donnant à l’écoute une centralité sensible.

Le géophoniste-sonopaysagiste peut user de l’archéosonie, ou la fabriquer in situ.  Cette dernière fouille et extrait des mémoires enfouies sous des strates de bruits. Bruits quasi uchroniques qui maintiennent la ville en vie, en irriguant son histoire de récits s’extrayant en flux constants de chaque pores urbains, interstices minéraux ou végétaux…  Ces bruissonnements  investissent la ville, plus ou moins subrepticement, de jour comme de nuit, en rubans ou nappes chuchotés, murmurés, criés, sussurés, nous racontant d’intimes anecdotes ou de tonitruantes épopées, à qui sait les entendre.

La ville appartient à celui qui l’écoute !

 

* (1) Titre d’un ouvrage éponyme de Michel Chion

* (2) Titre d’un manifeste rédigé par Le centre du son en 1986, pour lesÉtats généraux du son

* (3) Titre d’un projet Desartsonnants (Gilles Malatray) autour de représentations  contributives de villes sonores

* (4) Concept développé par l’artiste Emmanuelle Gibello

PS : Si l’aventure sonore vous tente, n’hésitez pas à me contacter desartsonnants@gmail.com